Mais qu’est-ce que je viens de voir ? C’est la question qui tourne en boucle dans ma tête après avoir subi Le Livre des solutions.

Le personnage principal, incarné par Pierre Niney, est une sorte d’alter ego du réalisateur Michel Gondry, un artiste torturé, capricieux, et ingérable. Sauf que là où l’on pourrait éprouver de l’attachement ou de la fascination, il ne suscite qu’un profond agacement. Voir un type enchaîner des crises de colère dignes d’un enfant-roi pendant près de deux heures, tandis que son entourage s’épuise à le ménager, est un spectacle éprouvant. Tout lui est pardonné, tout le monde le cajole, et le film semble nous intimer de faire de même. Mais pourquoi ?

Que cherche à nous raconter Gondry ? Une ode à la création et au chaos artistique ? Une confession déguisée sur sa propre inconstance ? Un plaidoyer pour l’indulgence ? Difficile à dire tant le film ressemble à une thérapie filmée qui tourne en rond, sans jamais proposer de véritable point de vue. Plus qu’un portrait de cinéaste en crise, on assiste à un caprice interminable.

Peut-être que la poésie de Gondry m’échappe. Peut-être que d’autres y verront une grâce dans le chaos. Mais pour ma part, j’ai trouvé l’ensemble trop grossier, trop forcé, comme si l’on cherchait à nous imposer une sensibilité qui ne résonne pas. À une exception près : le plan final. Dans ce dernier instant, quelque chose opère enfin, un souffle poétique, qui, brièvement, fait entrevoir ce que le film aurait pu être.

Seule véritable respiration dans ce marasme : l’incursion méta où l’on découvre l’extrait du court-métrage Max le renard ouvre un salon de coiffure. C’est bref, mais au moins ça fonctionne.

Et puis, une dernière interrogation persiste : QUE FOUT STING LÀ-DEDANS ? Un caméo absurde, à l’image du film.

Michel Gondry nous enferme avec un personnage exaspérant dans un récit chaotique qui ne mène nulle part. Le problème de Le Livre des solutions, c’est qu’il n’en propose aucune.

Activité sur Le Livre des solutions