Il y a des suites qui transcendent l’original et puis il y a Day Watch. Après le succès visuel et narratif de Night Watch, Timur Bekmambetov revient avec sa marmite de CGI, son folklore russe remixé sauce blockbuster et son goût pour les ralentis façon "pub pour un parfum gothique". Mais voilà, si Night Watch était un joyeux bazar électrisant, Day Watch ressemble plus à une after-party où tout le monde est fatigué mais refuse d’aller se coucher.

De la poudre aux yeux… mais surtout de la poudre

On retrouve avec plaisir cet univers sombre et chaotique, où les forces du bien et du mal s'affrontent dans une guerre millénaire sous fond de vodka frelatée. Mais si Night Watch parvenait à jongler entre intrigue touffue et ambiance unique, cette suite s'embourbe dans son propre excès. Bekmambetov, toujours aussi amoureux du montage épileptique et des effets numériques, nous inonde de séquences spectaculaires… mais spectaculaires pour quoi, au juste ? Les enjeux sont confus, les personnages cabotinent et l’intrigue donne l’impression d’avoir été griffonnée sur un coin de nappe entre deux shots de vodka.

Une suite en mode gueule de bois

Le problème principal de Day Watch, c’est qu’il veut en faire trop sans vraiment savoir où il va. Là où le premier film s’amusait avec son lore et ses personnages, cette suite s’alourdit d’une mythologie qui se prend beaucoup trop au sérieux. Le scénario multiplie les arcs secondaires, les retours en arrière, les révélations pseudo-tragiques, et on finit par décrocher devant tant de circonvolutions inutiles. Oui, visuellement ça en jette encore – certaines séquences sont même franchement inventives – mais l’âme du film semble s’être dissoute quelque part entre un building qui s’écroule et une bagnole qui roule sur une façade d’immeuble.

La nostalgie d’un univers qui méritait mieux

Et pourtant… malgré tout, on prend un certain plaisir à retrouver ce Moscou dystopique, ces personnages désabusés, cette esthétique post-soviétique qui flirte avec le cyberpunk. Il y a encore quelques éclairs de génie, quelques scènes qui rappellent pourquoi Night Watch avait tant marqué. Mais au final, Day Watch donne surtout l’impression d’un soufflé qui retombe. Trop ambitieux pour être un simple divertissement, trop brouillon pour être une grande fresque, il se perd dans ses propres ambitions.

Verdict : une suite qui brille par intermittence mais qui manque de substance. On regarde pour la forme, on oublie pour le fond.

Activité sur Day Watch