Jeremiah Johnson en a assez du monde des hommes, aussi rêve-t-il des grands espaces. Il va cependant vite découvrir que ces paysages somptueux sont également mortels.

Ce western de Sidney Pollack est exceptionnel. On y découvre tout le temps de superbes prises de vue, il y a de l'aventure, du drame, de l'humour, du conte initiatique, bref, c'est lent et contemplatif mais ce n'est pas pour cela qu'on va s'y ennuyer.

La vision des indiens y est très intéressante, sans doute la plus précise qu'il m'ait été donné de voir, si j'en crois mes diverses lectures sur le sujet. Trop différents pour faire de vrais amis, pas hostiles au point de constituer un ennemi irrémédiable, pensant radicalement autrement, et également cuisinant d'une manière que "l'homme civilisé" trouvera difficilement supportable. On y trouvera également des indiens chrétiens, ce qui manque souvent dans les westerns alors que cela concerne une part non négligeable de la population, des indiens dont la conversion remonte à leur rencontre avec des missionnaires français, probablement il y a plus d'un siècle de cela!

Jeremiah Johnson s'inscrit dans la mouvance d'un western nouveau dans ces années 1970, un western qui essaie de se débarrasser de son encombrante mythologie, au regard des visions nouvelles sur l'altérité entre autres, un western qui tente donc une approche plus réaliste, refusant également la violence dévoyée des épigones de Peckinpah. On peut citer Un homme nommé cheval, ou encore Le convoi sauvage, sortis deux ans ou un an avant Jeremiah Johnson, des œuvres fascinantes, jonglant volontiers avec le récit initiatique, qui partagent un certain nombre de points communs avec le film de Sydney Pollack.

Activité sur Jeremiah Johnson