Bien qu’en ayant beaucoup entendu parler, j’avoue que je ne savais pas réellement à quoi m’attendre, je pensais bêtement avoir affaire à une simple comédie, mais je me suis rapidement rendue compte que c’était un qualificatif profondément réducteur, il est bien plus que ça, c’est un drame, autant qu’un film sociétal et une comédie à la fois, c’est un mélange des genres extraordinaires. Véritablement feel good, c’est avant tout un métrage qui fait du bien, qui parle à l’âme, qui vous donne autant le sourire, qu’il vous fait pleurer, parce qu’il résonne vrai, parce qu’il parle de notre quotidien à tous, avec ses grandes joies, ainsi que ses peines les plus profondes et malgré la difficulté de certains sujets, il sait rester lumineux, riche d’espoir. Mais si ça fonctionne aussi bien, c’est parce que tout est naturel, rien n’est jamais forcé, que ce soit dans l’humour ou les moments les plus tristes, tout nous semble si fluide, si simple, si réaliste, que nous serons touchés en plein cœur par cette sincérité qui manque tant au cinéma, c’est une véritable bouffée d’oxygène, quand bien même certains thèmes sont terriblement poignants. C’est un tableau qui brosse le portrait de notre société, que ce soit dans les différences de classes, la santé, le monde du travail, tout y est travaillé avec justesse, les inégalités que l’on peut rencontrer, les chances qui ne sont pas données à tous, ceux qui sont invisibles aux yeux des puissants, jusqu’à ce qu’on les aide enfin à faire parler de leur détresse. La réalisation d’Emmanuel Courcol est d’une finesse extraordinaire, il a su mettre en lumière tous ces sujets, concentrés au centre de la passion de la musique, fabuleux biais pour parler de tout ce qui lui tenait à cœur, il a fait un travail exemplaire, comme le cinéma français devrait en faire beaucoup plus. Visuellement, c’est un petit bijou de sobriété, rien d’extravagant, si ce n’est, là encore, la réalité des sujets, qui nous propose des scènes d’une intensité remarquable, notamment au cœur de la musique, que ce soit en fanfare ou dans le milieu beaucoup plus classique de l’orchestre philharmonique. En ce qui concerne le scénario, il nous surprend par son rythme, assez dramatique dans un premier temps, il va révéler toutes ses nuances ensuite, nous plongeant dans un récit auquel on ne s’attend pas vraiment et qui va parvenir à nous cueillir, à tous les niveaux. Parce que là où la musique n’était qu’un prétexte, on se rend compte qu’elle va réussir à rassembler, des êtres différents, des classes sociales littéralement opposées, elle sera le fil rouge de toute cette histoire, l’élément qui fait fi des différences, qui met sur un pied d’égalité, qui apaise les souffrances et qui redonne espoir. Quant au casting, il est absolument fabuleux, par son duo principal avant tout, Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin y sont remarquables de talents, mais j’ai également beaucoup aimé le rôle de Sarah Suco.

En bref : Un film comme nous en voyons peu, un petit bijou du cinéma français, loin de se cantonner à une comédie réductrice, c’est un récit sociétal, dramatique également, les faces de toute une vie, faites de joies, mais également de souffrances, le tout, traité avec un naturel, avec une subtilité hors du commun, sans jamais forcer le trait, nous touchant ainsi en plein cœur et avec des émotions d’une force bouleversante !

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