Sisters marque le début de la seconde période chez DePalma, celle des films d'angoisse et fantastiques complétement débridés, et l'entrée dans la cour des réalisateurs qu'on remarque. Ce n'est cependant pas le plus maîtrisé. Beaucoup de situations sont invraisemblables, et la seconde partie du film est même assez pénible avec ces longs moments explicatifs en flash-back, totalement psychés et pas spécialement réussis.

L'intérêt ici, c'est l'aspect minimaliste et étrange. C'est limite un film expérimental par l'aspect très affecté et pas crédible du tout de l'interprétation. Également pour le côté presque amateur de l'ensemble. On a un peu l'impression d'une bande de copains, du réalisateur aux acteurs, qui se retrouvent pour se faire plaisir en faisant un film. Mais bizarrement, ça fonctionne.

C'est aussi l'hommage respectueux d'un réalisateur envers le modèle qu'est Hitchcock avec une petite louche de Rear Window et une grosse dose de Psycho. C'est tellement voyant et assumé que l'exercice de style ne gêne pas. Et la musique de Bernard Herrmann s'accorde à la fois avec le côté barjo de l'histoire et le respect, là aussi, de l'univers d'Hitchcock. A la fois stridente et mélodique, elle correspond parfaitement à l'ensemble.

Sans comprendre le culte que lui vouent certains, Sisters reste malgré tout un film à voir.

Activité sur Sœurs de sang