J’ai vu le film The Brutalist. L’histoire de Laszlo Toth, un architecte juif hongrois, qui émigre aux Etats-Unis après l’horreur qui l’a connu en Europe pour vivre son rêve américain. Après toutes les critiques dithyrambiques qu’a reçu le film et qu’il est quasiment hissé au rend du plus grand film de l’année, il fallait absolument que je me fasse un avis. C’est clairement un grand film, du grand cinéma comme on en fait rarement, mais je ne le considère pas comme un chef-d’oeuvre. Il restera pour moi un bon film qui n’a pas réussi à m’extasier en dehors de ses qualités techniques.

Car oui techniquement et au niveau de sa réalisation, ce film est irréprochable. L’idée de le tourner en VistaVision lui donne un véritable cachet, encore faut-il avoir un écran adapté au cinéma. Toute cette mise en scène est hyper calibrée, les plans sont superbes, ce grain à l’écran est de toute beauté, la photographie est très intense. Tout est fait pour coller au brutalisme, c’est terne, froid, et ça permet de faire aussi le lien avec l’événement atroce qu’a était la 2nd Guerre Mondiale. Tout a été pensé dans les moindres de détails, les décors, la reconstitution d’époque, chaque petit élément. Il y a un gros travail sur les sons, les bruitages, les musiques. Et le casting est remarquable et très convaincant.

C’est plutôt l’histoire qui n’est pas forcément exceptionnelle. Une histoire presque monotone, c’est plutôt plat. Les sujets sont sérieux et les thèmes multiples, la migration des juifs d’Europe aux USA, la guerre, la différence, l’image des juifs, les traumas des victimes de la guerre… Mais tout ces thèmes ne sont abordés que de façon succincte, on ne va même pas au bout des choses. Ça manque de subtilité et ça manque d’un fond solide. On ne parlera même pas de la critique du rêve américain qui aurait pu être excellente si elle n’avait pas été exagéré à ce point. Et le brutalisme ne reste qu’un prétexte, ou un idée de fond, car on ne développe quasiment pas le sujet.

En réalité, la première partie du film est très réussie, on plonge directement dans cette atmosphère hypnotique. Puis l’entracte arrive, qui est à la fois une bonne idée pour ceux qui ont des difficultés à rester concentrés durant autant de temps, mais c’est aussi une mauvaise idée car cela nous fait sortir du film. Et c’est peut être pour ça que la 2nde partie semble bien moins intéressante. Avec un enchaînement d‘événements trop rapide et une dernière partie qui arrive comme un cheveu sur la soupe, accompagné d’un twist qu’on voit venir de loin.

Activité sur The Brutalist