Hasardeux d'émettre quelques critiques sur un ouvrage ayant suscité une adhésion semble t'il unanime. D'autant qu'il est impossible de ne pas relever la qualité du travail accompli ("travail" étant vraiment le juste mot), laquelle reposant sur une somme de documentation qu'on suppose monstrueuse (suggérée de façon appuyée par l'avalanche de renvois aux notes en fin d'ouvrage qui compte pour 1/7 du volume global).

Et de fait, on est rapidement saisi par le récit qui a la démesure des grandes aventures, mais qui par le souci des détails, ne masque rien des aspects les moins reluisant de cette histoire.

Pourtant, le lecture achevée, on pointe quelques défauts de façons qui pénalisent le souvenir que l'on gardera du voyage.

Le premier étant un problème de dramaturgie majeur. La construction dramatique commet l'erreur de ne pas être ascendante. Elle s'épuise plutôt au cours du récit et souffre de la ponctuation finale, absence de point d'orgue qui aurait parachevé le périple. Au contraire, au deux tiers, le récit comme s'effiloche. Les évènements semblent alors comme expédiés alors qu'ils étaient détaillés, parfois de trop, dans les pages précédentes. Comme deux livres de factures distincts en un.

En deuxième, l'évocation de scènes d'action (et elles sont nombreuses et parfois répétitives, pour décrire les batailles contre les éléments), pâtissent assurément du médium. L'écrit est là tout de même à la peine pour décrire les fracas ou autres.

En fermant l'ouvrage une pensée tout de suite s'impose : nous venons de parcourir le script d'un superbe téléfilm en plusieurs parties (qui pourrait être aussi un documentaire), d'un grand film monstre de cinéma. Car là toutes les bases pour produire sur ce médium parfaitement adapté une oeuvre captivante et saisissante de bout en bout (en revoyant la chronologie pour ne pas pâtir du déficit sus-mentionné).

Activité sur Les Naufragés du Wager