• SAISON 2 (6/10)

[Critique du 16 décembre 2024]

Cette deuxième saison reprend l'intrigue cinq ans après les évènements survenus en fin de S1, et profite de sa mise en scène percutante et d'effets spéciaux réussis pour nous replonger dans cette humanité sous le joug des émissaires des enfers. Cela poursuit le finale surprenant de la saison précédente pour continuer d'approfondir les notions de fanatisme religieux, d'endoctrinement et de la nature humaine face à un fatalisme inévitable. En dépit du démarrage, l'aspect surnaturel reste timide au cours des six épisodes, et on n'en apprendra pas beaucoup plus sur ces âmes damnées et traquées par l'au-delà. Yeon Sang-ho articule son récit principalement sur les réactions de la population et la façon dont cette fracture de la réalité est instrumentalisé par le gouvernement et d'autres institutions. Cela fait plaisir de retrouver cet univers et de constater que le réalisateur reste compétent, avec une bonne mise en scène de l'action, des séquences violentes et d'autres plus psychologiques et dramatiques. C'est ce qu'il a fait de mieux depuis Dernier Train pour Busan. Cette saison 2 nous laisse quand même sur notre faim tant elle fait plus office d'exposition que de développement de la mythologie présentée. Et vu le temps mis à la réaliser, on peut douter qu'elle se poursuive.

• SAISON 1 (7/10)

[Critique du 30 novembre 2021]

Nouvelle série sud-coréenne sur Netflix ; évidemment, elle attire tous les regards après le succès de Squid Game. Et pourtant, elle ne pourrait pas en être plus différent. Là où l'une voit l'humanité à la merci du capitalisme, l'autre la voit frappée par une fatalité divine. Une apparition fantomatique annonce à quelques personnes le jour de leur damnation. Le moment venu, trois créatures apparaissent et se chargent d'évincer le damné de la surface terrestre. On est un peu sur le terrain de jeu de Constantine. Et derrière le rapide face à face avec les VFX cheap et datés, la série peut compter sur cette base noire et impitoyable, parfois même immorale, qui fait le jus des Thrillers sud-coréens.

Réalisée par Yeon Sang-ho, on y retrouve aisément les éléments qui ont fait le succès de l'excellent Dernier Train pour Busan. Il adapte ici un manwha qu'il a lui même créé, et on y voit cette essence dans le look des émissaires de la mort, qu'il sait tout de même rendre terrifiant. Il parvient alors à créer un climat de terreur anxiogène qui rend la menace omniprésente et imprévisible. Autre point marquant, c'est la violence inouïe, parfois choquante, de certaines scènes qui vise en partie à dénoncer le fanatisme et l'endoctrinement religieux. On peut également compter sur des protagonistes badass - attention au changement après l'épisode 3 - et un finale aussi épique, pour la surprise et le rappel que la mythologie de la série est encore très nébuleuse, que frustrant, puisqu'il semble désamorcer une partie du fatalisme présent dans le show.

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