Lorsque j’ai découvert le titre du livre pour la première fois, je me suis demandé de « quel ravage », il pouvait bien s’agir : les ravages de la drogue, de l’alcool, de l’amour,… ? J’étais loin de me douter que j’allais découvrir une dystopie futuriste qui se passe à Paris en 2052. Et qui décrit la nature humaine avec beaucoup de réalisme, révélant les plus sombres aspects de celle-ci.

C’est dans le cadre du cours de Français lorsque j’étais en secondaire que j’ai découvert cette histoire de Barjavel et je n’avais pas particulièrement apprécié cette première lecture. J’avais trouvé cette histoire assez morbide et cruelle, je m’étais senti assez mal à l’aise lors de la lecture de certains passages. A l’époque, je n’avais pas compris le pourquoi du comment des actions de certains antagonistes qui se déroulent tout au long de l’histoire. Maintenant je me rends compte que je n’avais pas assez de recul pour apprécier le réalisme et la vision futuriste dont nous a fait part Barjavel au travers de cette œuvre. Ravage représente le naufrage d'une société mature et futuriste, dans laquelle, un jour, l'électricité vient à disparaître et donc, plus aucune machine ne peut fonctionner. Les habitants, anéantis par la soudaineté de la catastrophe, sombrent dans le chaos, privés d'eau courante, de lumière et de moyens de déplacement… Un étudiant en chimie agricole, François Deschamps, décide de quitter Paris, mégalopole de vingt-cinq millions d'habitants, en proie au chaos et aux flammes pour retrouver son village d'enfance en Provence, accompagné de quelques personnes. Il espère pouvoir y reprendre une vie normale... Cette aventure sera longue et très difficile, pour eux qui n'ont jamais connu autre chose que la facilité et le confort qu'offrent la technologie et les sciences. Véritable parcours initiatique, le voyage des personnages pour retrouver l'Eden perdu se révélera encore plus terrible que la catastrophe elle-même. Dans ce roman Barjavel dépeint la nature humaine sans ménagement ni artifice, nous faisant prendre conscience des actions peu héroïques que les hommes peuvent commettre pour leur survie. Barjavel nous y laisse un message : d’après lui, la mentalité paysanne est la meilleure chance à chacun de survivre à tout. L’esprit pragmatique, terre à terre, permet de faire face à la vie rude et parfois austère que l’on peut mener sans toute cette technologie qui réduit les hommes à des pauvres animaux sans défense.

A l’heure actuelle, Ravage est surement l’un des meilleurs romans d’anticipation dit « extraordinaire » que j’ai pu lire. J’ai particulièrement apprécié la façon dont il a perçu la nature humaine, l’homme, les réactions de celui-ci s’il est confronté à une situation de crise, une catastrophe ou une situation apocalyptique. Dans son imagination, Barjavel avait imaginé de nombreuses avancées technologiques qui se sont plus ou moins concrétisées au fil du temps.

Alexis Foucart

« Ravage » de René Barjavel Éditions Folio 2009, Barcelone, Espagne 313 pages

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