Le coup d'éclat de l'écurie la moins dans le "Game" du rap français.

On pouvait craindre que l'ensemble du groupe soit effacé par l'aura et la technicité de Furax mais il n'en est rien. Les Bastard signe un album homogène et cohérent malgré les solos qui parcourent l'album (cohérence probablement largement dûe au travail de Toxines aux prods).
Après un premier extrait très convaincant "dernier 16" où l'on retrouve l'ADN du groupe (bien que ce soit sont premier album) : une écriture sombre, une interprétation habitée avec ces voix atypiques qui semblent crier leurs phases à l'arraché, la découverte de l'album est une très agréable surprise.
Le groupe à réussi à ne pas tomber dans un patchwork de mc's et de créer quelque chose de neufs (1+1=3).
La force de Bastard réside véritablement dans leur singularité : si la technique et les compositions ne réinventent pas le genre, ces "chiens à 3 pattes" sont indiscutablement détenteur d'un style qui n'appartient qu'à eux. Un code moral (sans être moralisateur) digne des truands de la grande époque de la French, une fidélité à ses idéaux, un mode de vie en marge de la recherche d'un succès superficiel ("prenez ma place si vous la voulez tant"), la valorisation de valeur comme l'amitié et la solidarité... Des Hommes avec un grand H où le groupe prévaut sur l'individu et bordel que ça fait du bien de nos jours.
"100 comme un chien" c'est non seulement un album très réussi mais aussi la preuve qu'il reste une place pour un rap indépendant : indépendant dans sa création, sa structuration et qui mène sa carrière comme un homme mène sa vie, comme on peut, pas à pas, afin d'exister durablement.