A l'instar de David Sylvian avec qui on le compare souvent, le parcours de Sakamoto est absolument passionnant. Des excès synthétiques de Yellow Magic Orchestra (1978) à 12 aujourd'hui, le parcours a été long et des plus aventureux. Sa discographie a souvent croisé ma route au gré des rencontres mais il m'a fallu longtemps pour attendre avec impatience la sortie de ses disques. Ce fut le cas avec le précédent Async (2017) et avec celui ci, donc. Il va être difficile de retranscrire ce qu'il en est de 12. En effet, il fait partie de ces disques qui perdent lorsqu'on essaye de les expliquer. Disons simplement qu'il y a douze titres, un par mois, qu'il est question d'épure, de respiration et d'une impression de présence désengagée. En écoutant les morceaux de 12 ces deux dernières semaines, j'ai ressenti qu'il correspondait exactement à ce que l'art à de mieux à donner, donner à voir autre chose. 12 est donc un disque à part, qu'il faut écouter sans écouter puis écouter avec toute son attention, savourer sans essayer de comprendre à tout prix.