13 & God
7.4
13 & God

Album de 13 & God (2005)

C'est toujours avec bonheur que l'on prend des nouvelles de The Notwist, leur "Neon Golden" traînant invariablement près de la platine, voire dedans à un pur bijou d'électro-pop mélodique, s'il en est - et le moins récent Shrink a montré que les Allemands savaient varier les styles, avec de belles variations jazzy. Alors, une incursion dans le hip-hop, pourquoi pas ? Surtout quand cette incursion porte l'énigmatique appellation de 13 & God, et que l'on apprend que les rappeurs en question offici(ai)ent sous le nom de Themselves, duo émanant du collectif et label Anticon, fins défricheurs hip-hop américains.
Bref, Themselves est un quart d'Anticon, et la moitié de 13 & God, ce qui ne signifie pas que 13 & God est la moitié d'Anticon, ni que ceux-ci sont deux fois meilleurs que ceux-là.C'est pourtant ce cumul de talents qui se fait sentir à la première écoute : on entend dès "Low Heaven", qui introduit l'album, les cordes synthétiques qui font l'un des charmes de Notwist, sur lesquelles vient se poser la tchatche rapide mais sereine de Themselves. De même par la suite, on reconnaît immédiatement la pâte des deux groupes, surtout les voix nasillardes mais expressives de Doseone (Themselves) et les rythmiques sèches et sobres de The Notwist, toujours impeccables. Et c'est là que, peut-être, le bât blesse, dans ce contrat bien rempli (réunir les deux groupes) mais rarement réellement fusionnel. Ce sont d'ailleurs les morceaux les plus liés aux groupes d'origine qui font la meilleure impression ( le splendide et ample "Men of Station", ou le plus rock "Perfect Speed" auraient pu figurer en bonnes places sur "Neon Golden", et le loquace "If" déploie un abstract hip-hop efficace).Pour les fans de l'un ou l'autre des groupes, donc, cet album saura révéler quelques pépites croustillantes ; ceux qui espéraient plus de cette collaboration devront se contenter de quelques titres bien sentis et finement produits ("Ghostwork", "If"), qui se bonifient plutôt à la réécoute, distillant un groove souterrain à la mélancolie tenace. Mais on pourra regretter que cette addition de talents n'ait pas abouti à une osmose plus singulière(Popnews).

bisca
7
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le 10 avr. 2022

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