L'épopée d'un album et d'un livre

2020 occupera toujours une place spéciale dans mon cœur. Ayant écouté l'album en même temps que je lu l'inénarrable 1984, les deux se mirent à former une paire fusionnelle. Un véritable étau naquit en 2019 quand ces deux œuvres s'entrechoquaient; entre audition et vision.

Impossible pour moi de dissocier la voix de Dawson du récit de Winston, les deux étant pour moi plus liés que par la consonnance de leur patronyme. l'écoute de l'album étant la plus accessible des deux formes de remembrance, c'est bien à celle-ci que je m'adonne le plus, donnant lieu à des parallèles comme préexistants entre les deux œuvres: "Richard Dawson devait lire le livre quand il donna naissance à l'album!". Cette idée me plaît et, qui sait, j'en aurais peut-être un jour le cœur net.

Il existe dans cet album comme une force viscérale distincte des autres dont j'ai pu faire l'expérience auparavant. Ici, il n'est pas question de vous prendre par la force. Non, l'album n'est pas forcément des plus avenant au premier abord, mais il saura faire son chemin dans l'esprit. Les riffs de la puissante guitare de Dawson sont ensorceleurs et ne laisse pas de marbre; après avoir écouté une grande quantité d'albums, je me trouvais étonné de trouver une telle unicité dans un jeu. Tout ce qu'il fait lui appartient, est digeste et ne fait aucune ombre à son chant.
Car oui, outre sa guitare aux sonorités d'automates dans cet album, le chant de l'artiste est probablement un second point d'émerveillement. On a parfois l'impression d'être dans une pièce, invisible, et d'assister au monologue intérieur de Richard; l'émotion que parvient à exercer son organe est fabuleuse et pesante. Mêlée aux sons clique tiques de la guitare, on a bien le parallèle parfait aux machineries épuisantes et sans fin du monde ou Orwell enferme Winston.

La force du désespoir et la splendide résilience qui sommeille dans les deux œuvres n'aura de cesse de m'émerveiller. Pour mes années de vie à venir, ces deux ne feront qu'un grand tout, indissociable et parfait. Quel privilège que celui d'être vivant à une époque où des Hommes comme Orwell ont vécu et où des Hommes comme Dawson vivent !