Qui doutait sur cette planète que Cedric Bixler-Cavala et Omar Rodriguez Lopez allait reformer un groupe ? Le split des The Mars Volta date de janvier 2013. 18 mois plus tard, 3 groupes ont vu le jour. Bosnian Rainbows a vu Omar composer des titres plus simples, emballés en 3 minutes 30 avec une nouvelle demoiselle au chant pour un résultat pas désagréable et non dénué de ses fameux riffs de poulpe. En parallèle, le vénère Cedric était parti claquer ses vocalises chez Anywhere. Une sorte de supergroupe chéper avec une ambiance très planante où seuls quelques morceaux ressortaient dans l’encens frelaté qui semblait avoir envahi le studio.
Omar 1, Cedric 0. C’est en avril dernier que la bête à deux têtes a arrêté de se crêper le chignon et a dévoilé son nouveau projet entouré de Flea et de Dave Elitch. A la faveur d’un EP de 4 titres toujours dispo sur Bandcamp, les intentions sont claires. Stopper les pistes fleuves de 10 minutes, Rodriguez Lopez l’avait déjà annoncé lors du dernier Mars Volta : "No More Zeppelin voyage." Il semble en effet définitivement vacciné de ces longues montagnes russes et Antemasque en est la preuve par 10. Bien sûr, certains crieront à At The Drive-In même si concrètement on en est encore loin. Le chant est loin d’être aussi furieux et le rythme est nettement plus up-tempo. La batterie pétaradante d’Elitch, déjà présent sur les derniers albums de TMV, ne laisse pas de place aux compositions et à l’improvisation. Toujours prêt à martyriser ses toms en rafale, il envoie ses parties en bloc et donne une redondance fatigante à l’ensemble. Un album teinté par les années 90, peut-être lié à une production très compacte et ou à certains claviers rétros pas toujours du bon effet.
Difficile d’appréhender ce retour sans être déçu, Cedric Bixler-Cavala passe son temps à aboyer, les guitares sont comme noyées et on se demande encore où est passé la ligne de basse de Flea. A part dans mon cul, bien entendu. Il est sûr que pour les parties constatées dans cet album, il n’y avait nul besoin du Red Hot et de son groove dans la section rythmique. Il a visiblement aidé sur quelques parties seulement et on veut bien le croire.
"Hanging in the Lurch", "I Got No Remorse" représentent le haut du panier. On n’ose à peine se prononcer sur l’espèce de slow nauséabond rock FM qui plombe la tracklist en milieu d’album. Une grosse demie-heure au compteur une fois la galette pliée et les morceaux marquants sont rares. Les percus, le chant et les compos sont d'un même tenant comme déjà évoqués plus haut et si on voit dans ce retour un bon défouloir dans lequel on fera notre marché, nous n'y reviendrons pas trop souvent.