Par un abysse et par Apis

On les croyait perdus corps et âmes... après avoir laissé une certaine empreinte avec leurs deux premiers albums à la fin des années 1990, comme bien d'autres ils avaient sombré dans le silence et l'oubli, laissant leurs aficionados sur leur faim. Et puis voilà qu'en 2008, ils nous sont revenus, quelques peu usés et burinés par les tempêtes, mais toujours vaillants et prompts à dégainer des hymnes gothiques mélodiques en diable.

Heavenwood est à n'en pas douter un groupe solide et persévérant. Le parcours des Lusitaniens en témoigne. Cinq albums en vingt-trois ans, c'est peu, il faut l'avouer. Mais chacun d'entre eux a vu la formation marquer une progression, s'enrichir de nouveaux éléments et explorer de nouveaux univers tout en restant fidèle à ses fondamentaux

Et finalement, que demander de plus ? En deuxième division, les groupes sont pléthores. Alors l'auditeur se régalera d'une discographie qui mérite l'écoute et l'attention. Et Abyss Masterpiece sonnera sans doute à l'oreille de l'auditeur comme l' œuvre la plus accomplie d'Heavenwood à ce jour.

Quand un Septicflesh (un cousin grec pas si éloigné si l'on prend en compte les ambiances et le sens de la mélodie) cède à la brutalité et aux blast-beats à tout va pour surfer sur une vague qui lui sied assez peu, Heavenwood continue à creuser un sillon qu'il ensemence de guitares plombées, de leads entêtants, de voix gutturales et claires bien maîtrisées ainsi que de refrains qu'on gardera longtemps dans l'oreille.

Pour l'occasion, le groupe a franchi le pas des orchestrations symphoniques. Quelques grammes de grandiloquence savamment dosés qui font souffler un vent épique dans les voiles de ces navigateurs infatigables. Un amour du travail bien fait qui fait plaisir à entendre.