Dave Burrell - After Love (1971)
Un album « America » d’une série de quinze albums de free jazz sortis entre 1969 et 1973. Le label est français, cousin de « Musidisc » qui est sans doute plus connu. Certains parmi ces albums sont assez réputés car ils sont parus en même temps que la série « Byg Actuel », d’ailleurs quelques artistes sont communs, l’Art Ensemble, Archie Shepp, Frank Wright, Steve Lacy, Anthony Braxton et bien sûr Dave Burrell avec cet « After Love ».
On se souvient des albums sortis sur Byg dans la série « Actuel » (en référence au célèbre journal), « Echo » et « La Vie De Bohème », le premier cité date de 1969, le deuxième de 1970 et celui-ci de 1971. Bien que le plus marquant soit « Echo » ce dernier ne manque pas d’intérêt, il réunit une belle équipe de musiciens.
Dave Burrell est bien entendu au piano, Alan Silva au violoncelle électrique et au violon, Don Moye à la batterie et Roscoe Mitchell aux anches, c’est tout de même là une réunion de personnalités impressionnantes ! Ce quartet ne demeure en cet état que sur la face B, occupée par le titre « My March » bien qu’il faille également y ajouter Michel Gladieux à la basse. Sur la première face ce dernier est remplacé par Ron Miller à la basse et à la mandoline et Bertrand Gauthier y joue de la batterie. Deux pièces donc, la première qui donne son titre à l’album est sise face A, elle se divise en deux parties, « Questions and answers » et « Random ».
L’album est bien réussi, free mais sans agressivité, ce qui domine c’est la puissance rythmique qui offre une assise sans faille qui permet aux solistes d’émerger dans la facilité. Les cordes sont très présentes, violon et violoncelle surgissent en stries, comme des incisions. Roscoe Mitchell est très volubile, délivrant un long solo continu, riche et bien mené. Canal droit Dave Burrell improvise à la façon de Taylor, mais le son du piano est assez éloigné dans le spectre général.
La face B est également exquise, on remarquera vers la fin de la pièce la voix de Michel Gladieux, qui faisait partie de la formation Dharma, crier dans le lointain « Vive la Révolution Mondiale » plusieurs fois, ce qui donne à cet album ce cachet d’époque qui demeure assez inimaginable aujourd’hui.