Je dois avouer avoir surnoté cet album, je l'ai fait par nostalgie.
Mon problème principal est que je n'arrive pas à dissocier Drudkh de Hate Forest et il faut bien l'avouer, quand on entame Drudkh après HF il vaut mieux avoir bien digéré le fait que les 2 projets n'ont rien à voir, ce qui n'est clairement pas mon cas.
Si j'ai écouté Drudkh (du moins une bonne partie de la discographie) c'est uniquement parce que Roman Saenko et Thurios étaient aux commandes, uniquement parce que je suis amoureux de Hate Forest.
Et vivre une histoire d'amour avec Hate Forest mes amis, ce n'est pas rien !
C'est qu'on finit par succomber à son charme, à apprécier la chape de plomb qui nous écrase sous la douche brulante quand on contracte ses muscles luisant sous l'eau, à prendre du plaisir à être tabassé auditivement, à être roué de coups de pieds quand on se réfugie sur le parquet couinant.
Toutes ces sensations disparaissent dans Drudkh. Roman ne fait plus peur, il a délaissé son costume de gros bourrin Slave qui te tue d'une droite bien placée, Drudkh laisse place à un Black Metal limite dépressif.
Du "depressiv Black Metol" ouai mec !...
Parce que par dépression, j'en suis sincèrement désolé, j'entends compassion.
Et de la compassion venant de Roman... le même qui me susurrait du Nietzsche dans le creux de l'oreille...
Désolé mais non, je ne m'y fais pas.
Alors au bout de 2 mois d'écoute je me décide à mettre des notes, mais je ne sais pas bien ce que je note au final, la qualité intrinsèque de l'oeuvre, mon affection pour le duo, le fait que j'écoute l'album ému: les différences évidentes entre les 2 projets et le fait que ça ne sonne pas si mal.
Parce que je pense que c'est réellement le pire, apprécier alors qu'on se sent trahi. Je pense ressentir ce que doivent vivre ces types qui décident de rester avec leur copine après qu'elle ait avoué les avoir trompés samedi dernier.
Parce qu'au fond ces mecs aiment leur copine, ouïr ces confessions larmoyantes les déchire mais l'amour est plus fort. Et c'est le plus important.
Alors bien sur, il ne faut pas se voiler la face. Les choses ne seront plus jamais comme avant, la plaie reste ouverte... Le pardon est grand et sage mais l'homme sensible a été blessé.
J'ai pardonné à Roman, j'ai mis 8, mais au plus profond de moi je le sais, ça me réveille la nuit.
Roman m'a trahi.