Un album aux sonorités épiques et inattendues qui fait déjà date dans le milieu de l’électronique à la française. Rupture presque totale avec les ténors du genre en place (Daft Punk, pour ne citer qu’eux), Cross est un album sale, parfois méchamment violent, et bien sûr, un hommage confondant d’artistes de tous bords, tous plus ou moins marquant de ces dernières décennies. Le Metal, qui parait pourtant si éloigné de la musique électronique, trouve sa place ici à travers des sonorités et des hommages évidents (la pochette, One Minute to Midnight, le titre, etc.).
Parmi les titres les plus marquant, on retiendra notamment l’incontournable Genesis qui ouvre l’album et leurs live. Elle donne le ton à l’ensemble avec son intro caverneuse et son groove emprunté à la pop de Micheal Jackson, en 4 minutes tout est dit, condensé, et sera développé plus loin dans l’album.
Bien sûr, on se doit de citer Phantom I & II qui démontreront leurs qualités en live avec l’interlude de Phantom I.5 et ses sonorités venu d’ailleurs. Mais la claque se situe au niveau de Waters of Nazareth que l’on connaissait déjà, un titre sauvage qui, avec ses synthés puissants et épiques, marque l’apogée de l’album et s’impose comme le titre le plus jouissif du disque.
Je passe sur D.A.N.C.E et Stress que tout le monde a entendu et ré entendu depuis. A noter que Valentine, One Minute to Midnight et le reste sont loin d’être du déchet, c’est même très bien, dans des genres diamétralement opposés.
Cross bénéficie d’une production trop tape à l’œil pour certain, mais force est de reconnaître que tout est bien designé ; la déferlante de copie plus ou moins réussie qui suivra cet album démontrera que, non, cette saturation et ces grésillements ne sont pas si facile à faire. Et au-delà de cette saturation, le piano si particulier et le kick sourd et grave s’imposeront comme la marque de fabrique du son Justice.
Quelques temps après sortira Planisphère, une sorte d’odyssée électro de 20 minutes qui clôture de la meilleure des façons la brèche ouverte par Genesis. A écouter de toute urgence.