Alesia par Crocodile

Pour parer court à toutes les remarques, oui, ce nom est vraiment couillon. Housse de Racket, duo vingtenaire, nous avait gratifié d'un premier album à thème dont deux singles (oh yeah et 1-2-3-4) étaient martelés sur les ondes du Mouv', radio jeune sponsorisée. Si l'album flirtait parfois avec le comique troupier et la facilité, il avait au moins le mérite d'être assez entrainant et cohérent, avec son thème improbable: deux tennismen choisissent d'arrêter le tennis pour se mettre au rock'n'roll.

Alesia sonne comme une reconversion réussie pour un groupe qui passe sans encombre le cap du premier album.

Le ton se durcit un peu, et si on reste dans le registre du duo guitare-batterie les synthétiseurs et l'électronique font leur apparition. Mais pas n'importe comment, puisque l'album est produit par Zdar, membre du groupe Cassius, un des fleurons de la french touch à une époque où Daft Punk, Supermen Lovers ou Stardust passaient en boucle sur la TV satellite.

Le thème a évolué aussi, l'anglais fait son apparition, les chansons se font plus sérieuses. Et si quelques chansons sont passables, certains titres sont de véritables pépites qui démontrent un talent certain pour la pop tout en conservant juste ce qu'il faut d'urgence:
- Roman, petit bijou pop un peu énervé sans jamais en faire trop
- Château, une chanson ennivrante, Marie-Antoinette, le peuple au porte, génial
- Apocalypso
- Alesia
- TGV, une chanson comme un train lancé sans pilote. Moi j'aurais jamais pensé qu'on puisse écrire une chanson résumant tout ce que j'ai pu penser dans un tube de métal lancé à 300km/h. L'espoir, la tristesse, la nostalgie, les regrets. Quiconque a déjà vécu une relation à distance et passé ses week-ends dans le TGV connaît ça.
- Aquarium

Vu en live devant 100 personnes même pas, Housse de Racket assume son style, joue à fond et sait faire plaisir à son public tout en se faisant plaisir. Un gros coup de coeur pour la fin 2011.