A l'instar des réalisateurs, chacun des compositeurs des quatre films dérivés de la saga « Alien » se démarquèrent par leur style différent. Alors inconnu, Elliot Goldenthal se chargea du troisième volet en composant une musique d'une férocité absolue, qui détourne l'usage de certains instruments pour dénoter l'Alien. Arpentant l'obscurité tel que ce dernier, la musique de Goldenthal se livre à des passages d'incroyable monstruosité, usant de cuivres hautement dissonants et de percussions haletantes. Mais cette terreur ambiante ne constitue pas entièrement ce score, lequel possède aussi des occurrences d'une harmonie désarmante, comme la fin de « Candle in the Wind », qui glorifie l'Alien. Chaque passage musical détonne par sa touche noire, désespérée: même les thèmes victorieux (« Adagio ») frappent par leur lassitude, comme si fatigués d'une lutte incessante contre l'Alien. Entre cacophonie monstrueuse et dissonances mystiques (« Alien3 » possède une dimension religieuse conséquente), ce score s'affranchit des pratiques habituelles pour proposer une musique d'une intensité folle.