Des fragments anonymisés des précédents albums (Core, Streams & Currents, Early Man et Innerzone) sont capturés vivants, retravaillés en concert, ramenés à la maison, malmenés au remixeur à légumes, noyés d’overdubs, puis renvoyés chez leur mère la queue entre les oreilles. Les notes de l’album précisent que cette approche d’autogreffe et d’allers-retours permanents entre le studio et la performance live s’est révélée plus payante que celle consistant à rester-en-tournée-jusqu’à-tomber, ivre d’ayahuesca light et de bière sans alcool entre deux groupies macrobio à grosses…lunettes.
Le concert à Portland, sur le premier CD, nous précipite dans des catacombes chantantes, qui débouchent inopinément sur un vaisseau spatial en partance pour le Big Nowhere, sa destination favorite.
En chemin, on transite par des endroits soniquement inconfortables, mais on ne s’éternise pas. Brian Enorme nous en préserve !
San Francisco et Oakland offrent des paysages variés, cauteleux, lysergiques et nauséeux à souhait.
Le second disque offre un festival de glissandos de guitares spatiales affligées de tonnes d’écho, avec apparitions et disparitions de sections rythmiques spectrales. Les amateurs de train fantôme sont à la fête. Si c’était un peu plus articulé, on jurerait entendre Jon Hassell. Mais ça ne l’est pas. Et pour un live, il y a beaucoup de temps morts.