Altra
7.4
Altra

Album de Naïve (2015)

Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux auront eu du mal à ne pas rater ces deux mots: Naïve et Altra. Ce n’est pas peu dire que je suis un mégafan du groupe toulousain et que l’annonce de ce nouvel album a engendré chez moi un surplus de décibels, de superlatifs et de salive.


Naïve, c’est une approche originale du métal progressif, entre post-métal et électro, une musique à la fois planante comme un flocon de neige et intense comme un bombardement orbital – un peu comme si Isis et Anathema avaient eu un enfant un soir de trip à l’acide. Un style presque unique, que je n’ai retrouvé que dans un ou deux autres groupes depuis.


Évidemment, avec ce genre d’attente, le risque de déception est grand. Est-ce qu’Altra est aussi bon que Illuminatis, voire que The End?


Pour être vraiment honnête avec moi-même, je ne répondrai pas à cette question. Oh, si je voulais être un peu honnête, j’aurais bien une réponse, mais en y regardant de plus près, ce sont trois albums différents, trois évolutions. Illuminatis était peut-être plus métal; Altra semble plus varié, avec des éléments traditionnels et électro originaux.


Altra ne compte que compte sept pistes, mais comme la plus courte fait un poil moins de sept minutes, on se retrouve tout de même avec un album de soixante et une minutes. La plupart des pistes durent entre sept et neuf minutes, avec le morceau-titre qui clôt l’album avec près de treize minutes.


Naïve jongle constamment entre les ambiances planantes aux sonorités trip-hop et les gros riffs, passant de l’un à l’autre – ou jouant des deux à la fois – au sein d’un même morceau selon des variations toujours changeantes. La recette est toujours un peu la même, mais déclinée avec virtuosité.


Je ne sais pas si Altra est meilleur ou moins bon que ses forts brillants prédécesseurs; tout ce que je sais, à ce stade, c’est que Naïve est un de ces groupes avec lesquels j’ai une relation qui tient plus du mysticisme que de l’audiophilie.


Je serais peut-être enclin à dire qu’il manque à cet album un ou deux morceaux qui frappent vraiment fort, comme pouvaient le faire « Transoceanic », « Circles » ou « Luna Militis » sur Illuminatis. Altra est plus homogène, mais seuls un morceau comme « Surge » – ou des passages de « Mother Russia », « Yshbel » ou « Waves Will Come » s’approchent d’une telle intensité.


Mais surtout, Naïve, c’est un univers, musical et graphique – avec encore de splendides visuels de Jouch, le guitariste, à commence par la pochette si évocatrice – dans lequel on tend à plonger en apnée. Et, peut-être, parfois, à ressortir.


Mais dans mon cas, ce ne sera pas pour tout de suite: chaque immersion est plus intense, plus profonde que la précédente.


Si je ne remonte pas, vous saurez que j’ai légué mon esprit aux vagues.


We’re all just ghosts of the people we thought we’d be by now.

SGallay
8
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le 11 avr. 2015

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