Amanita
Amanita

Album de Hartmut Geerken (2008)

Hartmut Geerken - Amanita (2008)


Parlons un peu d’Hartmut Geerken, un choix FJMt°, il est resté six années en Egypte pendant les années soixante et est co-fondateur, avec Salah Ragab, du Cairo Jazz Band ainsi que du Cairo Free Jazz Ensemble, il avait été cité lors de la présentation « d’Héliopolis ». Ensuite il a joué, côtoyé ou enregistré avec pas mal de musiciens, Embryo, l’Art Ensemble de Chicago, John Tchicai, Sunny Murray, Don Cherry… J’arrête là car la liste est longue. Il est également connu pour être un collectionneur et un spécialiste de Sun Ra, il a établi une discographie très précise et détaillée du musicien, il a aussi publié les écrits de l’Astre Solaire.


Mais revenons à cet album disons spécial, « Amanita », publié par Qbico, label italien dont on dit que, sur la fin, il n’était pas très exigeant sur la qualité des publications. C’est un double LP, l’un d’entre – eux est couleur bronze, Qbico aime les vinyles colorés. Pour s’y retrouver dans l’ordre des faces il faut commencer par le vinyle noir et regarder dans la dead wax où s’affiche A ou B pas loin du numéro de matrice, pour le second vinyle il suffit de compter les compos et de se référer à la pochette quatre titres face C et trois faces D. maintenant vous pouvez écouter dans n’importe quel ordre, ça n’a pas vraiment d’importance.


Les labels sont constitués par des photos de spécimen d’amanite, des champis dont Hartmut est également spécialiste, il est en effet également mycologue. Vous l’avez deviné, aucun renseignement d’aucune sorte. La pochette est superbe, pliée en deux parties reliées, elle contient les vinyles mais aussi des photos, les titres et des renseignements autobiographiques dont j’ai extrait quelques éléments cités ci-dessus.


La photo représente les deux instruments dont joue Hartmut, la « Sun Ra’s Sun harp » ou bandura, un instrument bulgare qui lui a été offert par Sun Ra lui-même, et le « Swarmandal », un cadeau qui lui a été fait à New Delhi par les frères Dagar, il chante ou psalmodie également. On le voit sur les photos jouer des percussions métalliques qu’on entend sur le disque.


Le personnage est tellement étonnant qu’on attend beaucoup de l’album, mais il faut l’aborder dans la simplicité, il y a une flamme qui brûle ici, des rythmes, des chants, des vocalises, la harpe de Sun Ra qui accroche te temps, l’étire et l’étend dans la vibration.


Quelque chose d’universel également, par -delà les cultures, comme un mélange inédit qui ouvre « les portes de la perception », peut-être un effet de ces amanites, porté par le musicien qui retranscrit son expérience au travers de la musique. La dernière face est particulièrement étonnante, ah oui, j’allais oublier tous les titres joués commencent par « amanita » et se poursuivent par un autre mot « ovoidea », « vaginata », « phalloides », « rubescens », « pantherina » et d’autres encore…

xeres
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le 1 août 2023

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