Un coup de balai dans le grenier & de 2011 la belle première de la triplette 11-12-13 (reprenant les décades bien identifiables que sont les 70's, 80's & 90's, respectivement) resurgit ce pétaradant single (un titre & des remix des précédentes productions) de Jacques Green, ce grand rêveur estival qui a marqué un coup dans le psychédélisme électronique, à la limite des tropiques, saisissant au passage son ami Machinedrum dans sa fantaisie des percussions tribales.
Chacun des cinq titres est un délice en soi, on perçoit une montée infinie, synonyme & genèse de la deep-house à venir, plus organique & rythmée que jamais. A cela s'ajoute toujours ce côté techno electronica des années 70; les influences évidentes du funk(y?), la rythmique bien garage, presque dub ; en bref chaque dj fait ici un boulot honnête, distribuant des mélanges de genres qui se rapprochent toujours un peu plus du métissage électronique typique de ces dernières années. Pour revenir sur cette tendance, 2012 a à mes yeux été marquée par les années 80, en particulier par l'arrivée de la techno de détroit à l'époque, la montée de Berlin & de Londres dans les sphères électroniques, présageant déjà la folie des années 90 dans les milieux souterrains.. 2013.
Autant revenir sur de bonnes bases de début de décennie & repartir de bon pied pour se préparer à l'avalanche dorée qui s'apprête à déferler sur la musique électronique, spécialement dans le milieu dubstep, qui après avoir emprunté des chemins de facilité d'un côté, fait route inverse & se soumet aux codes d'antan ; une réforme musicale se fait toujours très vite, preuve en est récemment pour la sacralisation trompeuse de la witch-house, de laquelle s'en sont dégagés de nombreux artistes méconnus en vérité plus orientés vers des électroniques sombres, dark-ambient, expérimentales, bien plus prestigieuses que le titre honteux qu'on leur attribuait. A l'heure où l'underground n'a plus lieu d'être & où le mainstream se défait doucement mais sûrement vers un désintéressement moins catégorique, plus tolérant, mieux vaut se rattacher aux racines qui ont fait naître cette nouvelle génération d'auditeurs & de société musicale (qui ne cesse d'évoluer), Jacques Greene fait partie de la nouvelle vague, les enfants du dubstep, comme George FitzGerald, Fantastic Mr Fox ou Julio Bashmore, qui ont compris à l'avance que le milieu deep-house serait de plus en plus préconisé, au même titre que les dérivantes obscures du milieu techno (l'album de Silent Servant, celui de John Roberts, les EPs de Dettmann, le mysticisme de Rone, etc.), dans la fusion des genres électroniques avec les traditions tribales, dub, dubstep, world, avec des voix pitchées & samplées, du r'n'b rendu atmosphérique, déjà la perception d'un retour des tendances jungle, hardtek, ainsi que techno (!) des années 90 !
Soyez certains que des artistes tels que Burial, Machinedrum, Jacques Green, Koreless, Holy Other, Joy Orbison, Pariah, Mount Kimbie ou Jam City sont les clés, la génération déterminante pour l'évolution expérimentale, intimiste, mais touchant un public large d'auditeurs toujours plus intéressés, de la branche électronique.
Bref, très bon single, tout ça tout ça tout ça : 8/10 !
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