Arañas en la Sombra est sans aucun doute le disque le plus attendu de cette série d’albums. À l’origine prévu pour être un album des Mars Volta, l’album réuni des membres historiques de la formation rock progressive. Jon Theodore se retrouve donc une foi de plus derrière la batterie, Eva Gardner reprend sa basse après son passage express, mais fondateur, dans le groupe. Le regretté Ikey Owens, claviériste des Mars Volta pendant plusieurs années, est également présent, faisant d’Arañas en la Sombra son premier album posthume (?). N’oublions pas le légendaire John Frusciante, qui vient apporter quelques notes de guitares sur cet opus.
Quid de Cedric Bixler-Zavala ? L’autre leader du groupe n’a apparemment pas été invité aux sessions d’enregistrement de l’album. N’oublions pas que Omar Rodríguez-López avait la mauvaise habitude de tout composer/enregistrer seul, sans forcement prévenir tous les membres du groupe. C’est donc lui qui se retrouve au chant. Ce qui est assez dommage car sa voix n’est pas à la hauteur de celle de Bixler-Zavala.
Une production au raz des pâquerettes
Commençons directement par les choses qui fâchent ! Cet album n’est sans doute jamais sorti sous le nom des Mars Volta à cause de sa production. Omar nous a pourtant habitué à une production de haute volée, ce qui est loin d’être le cas sur cet album. La frappe de Jon Theodore ne ressort pas comme elle le devrait et les guitares sonnent trop agressives. Un son de cave qui donne une teinte assez particulière à Arañas en la Sombra. Ce son bien crado (n’ayons pas peur des mots), amène une esthétique plus underground qui ne met pas en valeur les incroyables compositions du disque. Il n’y a rien de mal à choisir une production de ce genre, mais dans ce cas, ça ne colle pas vraiment.
Le Omar qu’on aime.
Les trois premiers disques de cette nouvelle série d’albums surprenaient par leur contre-pied à l’univers musical de Omar Omar Rodríguez-López. Arañas el la Sombra est un réel retour aux sources pour le guitariste. Morceaux à tiroirs mouvementés, les compositions de ce nouvel album sont vraiment excellentes ! Le duo « Un Mar Amargo » et « Metamorfosis » ne font qu’un, renouant alors avec le rock progressif que l’on aime tant. Les claviers d’Ikey Owens y tiennent une place primordiale, venant sublimer cette longue balade saupoudrée de solos en cascade. En revanche, la partition de basse semble avoir été jouée par Juan Alderete et non pas par Eva Gardner (la fretless ne trompe pas).
Qu’à cela ne tienne, le morceau éponyme est une pépite. On retrouve les riffs chaloupés de Rodríguez-López peignant une fresque étrange, voire psychotrope. La folie caractéristique des Mars Volta se manifeste également sur le duo « Primitivo Y Barbaro » et « Semillas de Hez ». La brutalité de la batterie de Theodore est millimétrée tandis que le long pont entre les deux parties du morceau disjoncte totalement, le groupe est alors en total improvisation psychédélique. Tout ce qu’on aime !
Arañas en la Sombra est l’album le plus épique d’Omar Rodríguez-López depuis un bon bout de temps. Malheureusement cette production si particulière ne met pas les morceaux en valeur. On regrette également l’absence de Cerdric Bixler-Zavala. Sa voix haute en couleurs aurait pu ajouter ce petit plus qui manque cruellement à cet album.
L'aventure Omar Rodriguez-Lopez continue sur www.madafaka.fr