Atelophobia
7.4
Atelophobia

Album de Slow Hollows (2015)

Chroniques d'une adolescence pluvieuse

Atelophobia (nom féminin: crainte irraisonnée de sa propre médiocrité) est de ces albums qui font corps avec toi, qui semblent te connaître : la mélancolie presque maladive qui s'en dégage le rend terriblement attachant ; sa courte durée et son homogénéité permettent de l'écouter inlassablement.
Le son, humide, réverbéré, presque vaporeux, pluvieux, se révèle être d'une grande maturité pour un groupe qui n'en est à qu'à son premier album (si l'on exclut quelques trucs faits l'arrache dans le garage)


Peut-être que le fait d'avoir l'âge qu'avaient les membres du groupe lorsque l'album est sorti aide aussi à s'identifier, à reconnaître dans la voix du chanteur l'environnement morne dans lequel on évolue, faisant de ce disque un album assez générationnel à mon sens, du moins qui aurait pu l'être s'il avait eu plus de succès.


Relativement mis en lumière par Tyler the Creator dont Austin Anderson (17 ans à l'époque), chanteur-guitariste de Slow Hollows, est le guitariste occasionnel (on l'entend sur Garden Shed, Foreward et Boredom, dans Flower Boy), Slow Hollows est peut être un des groupes les plus touchants de ces dernières années.
Avec un deuxième album, Romantic, peut-être moins homogène mais toujours aussi mélancolique et inspiré, et un virage plus pop sur leur troisième et décevant album, "Actors", marquant leur séparation.


Voilà un de ces groupes qui restera un petit point lumineux dans l'immense constellation des groupes confidentiels, que l'on est seul, ou presque, à aimer, dont le nom n'évoque rien à personne mais qui convoquera chez nous, toute notre vie, des souvenirs très puissants. Slow Hollows sera de ceux-là pour toujours, mais ne sera jamais rien d'autre.

Créée

le 9 juin 2018

Critique lue 219 fois

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