L'album ressemble à sa pochette : une fumée traînante comme la voix nasillarde d'Alister sur fond rouge nihiliste.
On est embarqués dans des volutes sans rimes ni grandiloquence. Non, ici, on est dans le cynique, le désabusé, les flaques d'alcool de Paris à la nuit tombée, des cirques à coeur ouvert. Qu'est ce qu'on va faire de toi ? nous raconte la quête débilitante de sens d'une fille qui ne trouve pas d'autres alternatives que celles que lui propose la société. Puis on s'enfonce dans le sombre avec "Hier soir" ou une des façons les plus subtiles d'annoncer un suicide : "Et le lustre a tenu" suivi de son oraison funèbre.
La rupture (Désordre), les coups d'un soir (7h du matin), la drogue (Psycho lover et Barnum), la débauche (Paris by Night) nous sont racontés à travers des images marquantes.
Me restent en tête ces trois phrases magnifiques :
- Dans "Barnum" : "Des phalanges sur le coeur, et d'autres sur la détente"
- Dans "Paris By Night" : "Des verres qui cherchent ma bouche, ma bouche qui trouve personne"
- Dans "Bordel" : "Antisocial, tu perds tes cheveux !"
Seuls Miami et Fille à problèmes me laissent moins sensibles.
Un album à saigner !