Big Black Delta débarque donc dans un univers musical certes décalé mais un poil obstrué en ce moment avec pas mal de très bons groupes qui font de la synthpop. Si notre ami compte bien faire quelque chose de différent et de plus brut en matière de son et de recherche de mélodies, la sortie de son premier EP avait déjà bien mis le feu aux poudres en lui créant une horde de fans avide d'expérience plus longue. Fort heureusement pour eux, BBD souhaite se focaliser sur des sorties rapides et rapprochées. Si on retrouve 3 chansons du précédent EP sur ce LP, ce n'est pas un hasard, l'univers musical est là et les titres étaient déjà bons avec de bons featuring.
Si vous êtes amateurs de NIN et d'électro minimaliste, vous allez être aux anges avec cet album. Dès Put The Gun On The Floor on ressent qu'il y a quelques chose de spécial, d'unique dans ce miasme sonore, véritable maelström d'influences et d'ambiances. Le son est brut, intrusif et il vous fera vérifier votre matériel et votre ampli tant tout semble abstrait et compact. Capsize est bien plus électropop dans l'esprit mais il se distingue nettement de ses congénères par un mur de synthé et une rythmique d'exception. On reste dubitatif devant le résultat et on se demande ce qu'il se passe.
C'est bien là où l'on se rend compte que cet album va nous réserver de très bonnes surprises et qu'il sera très difficile de trouver un titre "standard" ou vulgairement radio-friendly. C'est donc avec Huggin & Kissin que l'album prend une autre dimension, beats frénétiques, synthés pop ravageurs et des paroles légères mais ô combien efficaces. On prend une belle claque avec ce titre, c'est rien de le dire. Betamax vient parachever l'édifice avec son côté rock déjanté et sa batterie surboostée.
Jusque là, c'est un sans faute! On comprend mieux les featuring et tout le bien que j'ai pu entendre au sujet de ce projet sur de nombreux forums. Il faut bien avouer que la possibilité de le télécharger gratuitement pendant 7 jours après la sortie en MP3 320 Kbps m'a conforté dans mon choix et que l'achat était inévitable afin de l'obtenir en meilleure qualité ALAC et FLAC pour moins de 7€.
IFUCKINGLOVEYOU porte bien son nom, on adore foutrement ce titre casse gueule dégoulinant de synthés et de New Wave. Le rythme frénétique de l'album nous tient en haleine et il est très difficile de se dire que la suite sera du même acabit mais les faits donnent raison à ce sentiment. Dready Moon débarque lui aussi de nulle part et calme l'ambiance avec son côté crooner, sirupeux et mollasson. Ce serait mal connaitre Jonathan qui nous offre un titre sublime dans la lignée de Pulp époque This is hardcore. La transition est brutale mais le titre est vraiment excellent ce qui ne gâche rien.
C'est donc le moment choisi par BBD de nous sortir le fabuleux The Zebrah featuring Alessandro Cortini, une vraie leçon avec son break dévastateur synthpop trash et ses minauderies vocales. C'est diablement sexy et corrosif à la fois. La transition est d'autant plus dure avec le vaporeux et ambient PB3. Roost, le dernier titre de l'album sonne comme désuet et 80's mais il reste de bonne tenue avec son ambiance pesante et décalée.
Ce LP est une magnifique réussite pour BBD, non content de proposer une musique inspirée et brutale sans être violente, il est varié et susceptible de plaire aux fans de rock, d'électro et d'indus. La grande majorité des titres est excellente et ce n'est que sur la toute fin que la tension baisse un poil et que le fond prend le dessus sur la forme. Je ne m'attendais certainement pas à une telle qualité après avoir écouté He's A Whore en 2010. A écouter de toute urgence!
Titres à retenir:
Put The Gun On The Floor, Capsize, Huggin & Kissin, Betamax, IFUCKINGLOVEYOU et The Zebrah.