Beat It
5.9
Beat It

Album de Wing (2009)

Quand la Chine s'éveillera, elle nous fera saigner des oreilles

Ma soif inextinguible de pépites musicales ne s'assouvit pas avec le temps. Non mes amis, bien au contraire.
En constante recherche de bizarreries auditives et autres curiosités qui font grincer des dents, je m'en vais par monts et par vaux à l'assaut de ces forteresses que les oreilles fragiles, que les tympans de pucelles ne regardent que de loin, de la terreur plein les mirettes et du coton plein les cages à miel.


Après avoir fouiné dans les limbes d'internet et ressuscité, avec mes vieilles branches SensCritiqueuses, le merveilleux Cazoul, avec son "capel", ses poils sur les oreilles et ses baskets pointures 73.
Cet interprète fabuleux capable de reprendre les plus grands artistes de notre répertoire, de Jauni Halliday à Axel Bauer et de Léo Ferré à Pascal Obispo; cet humble paysan chantant la messe, chantant aux mariages, aux baptêmes et autres fêtes de village typique de ce Sud-Ouest sauvage. Cet homme de l'ombre récoltant, enfin, les fruits de son dur labeur.
Ce seul, cet unique album comme un cadeau que le destin aurait fait à Cazoul et à ses fans ( De plus en plus nombreux), le cadeau ultime, la consécration, juste avant que l'ami Armand ne retourne auprés de Dieu le Père pour comparer la taille de leurs pompes et lui mettre la te-hon au créateur.


Mais aujourd'hui, terminé ce Sud-Ouest chaleureux et rassurant. Fini le cassoulet de Castelnaudary, les huîtres de l'étang de Thau ou les remparts de Carcassonne.
Bienvenu dans le lointain Orient.
La Chine mystérieuse, ces us et coutumes si étranges pour nos petits regards Européens et étriqués, cet Empire du Milieu Millénaire et magique rempli de superstitions terrifiantes et de trucs dégueulasses à bouffer.
Là, dans cet immense territoire se cachait ( ATTENTION ! Cliché raciste inside !!) sur les bords d'une rizière dans la proche banlieue Hong-Kongaise, une jolie demoiselle prénommée Wing Han Tsang, plus connue sous le nom de Wing.


Cette frêle demoiselle avait deux passions dans la vie: Ramasser du riz et chanter.
Pesant le pour et le contre et comprenant assez rapidement qu'il est moins pénible et moins dangereux pour le dos de se trimballer avec un Micro HF qu'avec une comporte à ras la gueule de riz, elle pris le parti de se lancer définitivement dans la chanson.
Notre petit nem à la voix si particulière se dit qu'il était temps de faire partager au monde cette voix que le Dieu des Chinois (qui n'est autre que Bruce Lee, si je ne m'abuse...) lui avait offerte.
La voilà partie vers la Nouvelle-Zélande où poussée par cette fibre artistique nouvelle elle chantera dans les halls de Supermarché et dans les karaokés de la banlieue d'Auckland.
Mue par une véritable envie de donner du bonheur, la voilà arpentant les couloirs des hôpitaux et des maisons de retraite de sa ville, hurlant aux oreilles interloquées de nonagénaires dégoulinants la fabuleuse reprise d'Abba Dancing Queen ou la non moins acide reprise de Dame Gaga Poker Face.


C'est le début de la célébrité pour Wing, les chambres d'hopitaux et de maisons de retraite se libèrent à une vitesse folle, les patients préférant simplement mourir. Wing enregistre son premier album et rencontre l'amour mettant ainsi un terme à son statut de Single Lady, au grand dam des survivants nonagénaires des nombreux hospices qu'elle visitât.
Voilà notre petit nem aux cordes vocales aussi acérées que la lame d'un Katana rouillé, invité dans les radios, les émissions de télé locales et deviendra même la star d'un épisode mythique de South Park (S09/E03 Wing ). Les projets et les albums s'enchaînent à une vitesse folle et traîne par la force des choses notre petit rouleau de printemps au vinaigre dans les méandres glacés et superficiels du Show-Business.


Wing ne chôme pas, elle enregistre les albums hommages comme on enfile les perles:
-The sound of Music and The Prayer.
-Wing Sings the Carpenters.
-Wing Sings All Your Favorites.
-Everyone Sing Carols With Wing.
-Wing Sings The Songs You Love.
-Beatles Classics By Wing.
-Dancing Queen By Wing.
Pour les fans du King, Wing ira de son album hommage avec la reprise stridente de In The Ghetto..
Wing pensera également à nous, Metalleux de tout bords, et rendra l'hommage tout en fausse notes aux électriciens Australiens dans un album de reprises mémorable où elle rivalise d'aigreur acoustique avec la voix de la casquette hurlante: Le tintamarresque Brian Johnson.
Highway to Hell, Back in Black ou For Those About To Rock raviront les oreilles de nos Metalleux priapiques made in SC.


Mais c'est de son dernier album qu'il s'agit aujourd'hui: Beat It.
Et l'heure n'est plus à la rigolade comme semble l'annoncer cette pochette à la violence contenue où Wing nous menace avec son gros gourdin tel une jaquette vidéo avec Rocco Siffredi et semble nous crier: "ECOUTEZ ! C'EST UN ORDRE !".
Effectivement Wing franchit un palier sur ce nouvel album.
La voix de notre petit dragon est toujours en feu et fait toujours aussi mal aux dents mais la production s'est semble t-il enrichit d'un orgue Bontempi tout neuf dont la vingtaine de nouvelles rythmiques pré-enregistrées donnent ce petit supplément d'âme que les disques antérieurs de notre petite pousse de bambou aux cheveux noirs ne possédaient pas.


Un album de reprises où Wing donne tout ce qu'elle a (et pas que son angine blanche).
Sa reprise de My Heart Will Go On de la Québécoise assourdissante te fait revivre en direct le naufrage mythique du navire Anglais et ne donne qu'une seule envie: Celle de ne pas être sauvé !
Wing marche aussi sur les pas du King Of Pop sur ce disque et n'hésite pas a reprendre Man in the Mirror et le cultissime Beat It où le solo "Taping" d'Eddie VanHalen est remplacé par une nappe de synthé que ne renierait pas Indochine.
The Power of Love, Candle in the Wind ou The Rose viennent terminer d'enrichir cet album qui n'est autre que le seizième de la belle Hong-Kongaise.


Une nouvelle réussite pour notre petit ravioli frit à la voix marinée au Nuoc Man.
L'album de la maturité en quelque sorte pour celle dont la voix au fil des ans n'a pas pris une ride (Fort heureusement) et continue à distiller, de par le monde, les plus belles otites purulentes qui soient.


Gone with the Wing

Ze_Big_Nowhere
10
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le 16 juin 2015

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Ze Big Nowhere

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