Un weekend tous frais payés dans le parc de la mort.
Il est toujours difficile de ne pas se laisser influencer par une pochette d’album. Bien que cela puisse paraître totalement anachronique au jeunes gens qui (ne) liront (pas) ce texte (car j’ai la flemme de réaliser une note d’écoute en podcast plutôt qu’en version texte), il a existé une époque où l’on pouvait acheter un disque sur la seule promesse de sa pochette. Si aucune radio autre que NRJ ou NOSTALGIE ne passait dans votre patelin, si aucun journaliste de la presse papier spécialisée n’avait chroniqué le disque que la maison de disque lui avait quand même offert et si aucune de vos connaissances n’en avait entendu parler alors il faut bien considérer que dépenser plus de 100 francs pour un album sous l’influence de la seule pochette relevait de la profession de foi ou de l’hypnose. Avec cet album de Fixmer / McCarthy le problème est tout autre. C’est que le décor est directement planté comme une rangée de miradors autour du périphérique. Un Mickey-troll à tête de mort m’invite dans un Disneyland Nazi transformé en camp de concentration. J’esquisse quelques pas de danses - habillé en pyjama à rayures jaunes et rouges - avec des gardes en armes - masques Disney fantaisis et Trolltentenkopf en 3D sur les épaulettes de leur costume Hugo Boss. On rejoue Nuremberg façon free party à guichet fermé. Un logo MacDonald’s inversé a remplacé la svastika dextrogyre / Take my hand and falling down / Take my hand and falling down / Take my hand and falling down / ad lib / Take me by the hand / Dans la grande parade tout le monde les mains en l’air :
+ remue les hanches baÿbé pour la danse de l’été
+ une version géante d’Eva Braun en hologramme sur un manège de guerre tournant nous apprend le mouvement :
Un pas en avant.
Un entrechat sur le côté.
Une balle dans la tête.
Et on reprend :
Un pas en avant.
Un entrechat sur le côté.
Une balle dans la tête.
Et on reprend : boom
Et on reprend : ba da boom
Et on reprend : boom
Et on reprend : ba da boom
Et on reprend : boom
Et on reprend : ba da boom
Et on enchaîne :
Les deux bras en l’air.
Un moulinet vers Shamballa.
Un moulinet vers Ultima Thulé.
La parade des damnés de l’ère numérisée sera télévisée. Ca mérite un sourire : I THROUGH A SCREEN - YOU KNOW WHAT I MEAN - I THINK I'M SO OBSCENE
Et répète après moi :
/ On your knees we can pray all night long
/ Understand you can stay
/ Or you can go
/ I said you go
/ I said you
/ I said
/ I
ECRAN NOIR DE FUMEE
ET SOUDAIN : Pause ! Dans l’agitation, courir après le train fantôme, la chaufferie du parc de la mort commence à gargouiller sérieusement et la grosse tête du centre connaît tous les noms des participants. Invité spécial, visite guidé dans les coulisses, la fabrique à sang turbine, le compresseur à son meilleur, on jette des corps dans la marmite pour alimenter le circuit : ET EN RYTHME BORDEL. Bain de sang dans le river boat : ET TOUT LE MONDE LES MAINS EN L’AIR. Bain de sang dans le grand huit : ET TOUT LE MONDE SAUTE EN L’AIR. Bain de sang avec les pirates des caraïbes : ET TOUT LE MONDE EXPLOSE EN L’AIR. Tu ne me connais pas me susurre le nazi : You don’t know me en traduction automatique. ALLEMAND ANGLAIS FRANCAIS l’histoire repasse les plats : ANOTHER NIGHT LIKE IT'S SOME RELIGION / ANOTHER DAY LIKE YOU'RE JESUS CHRIST / le château de princesse n’en finit pas de brûler car le sang doit toujours couler pour établir une nouvelle religion. Quand tout est perdu c’est que la fenêtre de tir est bonne. Je suis la victime désignée. Alarme interne. Décharge internet. Désintégration digitale. Autoportrait fractal. Dans la capsule du Space Mountain trafiquée en lanceur spatial j’attends mon tour comme les autres. Le drone de la télévision recueille mes impressions. Le public a voté : “cet homme a la tête du premier singe qui a découvert le barbecue : A LANCER : YOU’RE NOTHING : DESTROY NOTHING : mon dernier mot : j’ai perdu : mon dernier mot : j’ai perdu mon identité.
FONDU ROUGE SANG
Je passe de l’autre côté sans passer par la case décollage. Atterrissage souterrain. Décollage décochage. Dispersion network. Dividualités exacébés. Système nerveux désacouplé. Homme déparpillé à tous vents. Dans la clameur des cloches. J’ordonne un pas en avant. Tu perds ta jambe. J’ordonne un claquement de doigts. Tu joues aux osselets avec ta tête. Humanité flasque de chair. Mer de sang en bulle hoolywood chewing gum on se presse tous pour être au premier rang. Le diable souffle le souffre dans son golem autoproclamé Homme. Le béton ça bouge. Avec le plastique. Ca pulse.
ET REBOOT EN MODE SHUFFLE
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