Max Roach et Anthony Braxton - Birth and Rebirth (1978)
Une rencontre entre deux générations qui partagent en commun l’amour de la « great black music », Max Roach qui vient du be bop, figure tutélaire de ce mouvement, et Anthony Braxton qui, en 1978, l’année où l’album sortit, représentait encore la nouvelle génération dont il était l’un des leaders les plus incontestables. Il faut ajouter l’immense respect que les deux se portent, l’ancien qui a su faire évoluer sa musique au fil du temps qui passe et le jeune qui sait ce qu’il doit au géant.
Je me souviens de la sortie de cet enregistrement qu’il me fallait à tout prix, les noms et ce qu’ils représentaient laissaient augurer un grand album ce qui fut le cas. Le jeu de Max Roach est extraordinaire, particulièrement fascinant lorsqu’il joue, comme ici, en duo, c’est une véritable leçon de « musique » qu’il nous offre, maître des tambours, des rythmes, des timbres, innovant sans cesse, variant son registre, enjambant les mesures, il se balade comme un prince au fil du sillon…
Anthony Braxton joue de l'alto, du soprano, du sopranino et de la clarinette, un large éventail qui lui permet d’abonder dans la nuance. Sur le papier il possède les cartes pour être un partenaire crédible de la légende, reste à transformer l’essai. Il faut dire qu’avec un tel partenaire rester simple et naturel semble le meilleur atout, c’est ce qu’il fait, sans jamais brider ni ses idées, ni ses envolées.
La complicité est évidente, la création prodigieuse et la rencontre merveilleusement réussie, ils n’en resteront pas là, un autre album suivra l’année suivante, après cette belle rencontre sur Black Saint, elle se poursuivra chez Hat Hut Records.