Melanie De Biasio, chanteuse belge, est certainement l'une des vocalistes les plus singulières que l'on ait été amené à entendre ces dernières années. Ici, elle prend le temps, plus de 24 minutes pour chanter les cités industrielles, comme celles de son enfance, à Charleroi.
Une voix qui serpente, qui s'arrête et écoute, ici on improvise, en ce sens on peut appeler ça jazz, même si les étiquettes, c'est pour rassurer les acheteurs de Manchester ou de Détroit, ces villes qui l'ont tant marquée. Un titre d'ambiance, une plongée juste lancinante, dans un monde brut, de brique, de pierre et d'acier...
En toile de fond, un synthé souffle un vent froid qui nappe le paysage. La vie cependant éclate, les rythmes s'affolent, le trio piano, basse, batterie porte les sons de la flûte de Mélanie qui s'échappent en volutes fiévreuses vers le ciel, comme soufflées par ces cheminées qui se dressent avec vanité, en noir et blanc, en écho au superbe cliché de la pochette, signé Stephan Vanfleteren.
Une étape de plus sur le parcours riche et prometteur d'une artiste dont la voix nous caresse, à fleur de peau...