Après un retour d'entre les morts hypertestosteroné en 2014, Body Count n'entend pas s'arrêter-là et livre un nouvel effort encore plus énervé que ne l'était déjà le très efficace Manslaughter.
Plus bourrin, mais aussi encore plus mélodique, merci aux solis de guitare d'Ernie C toujours finement insérés dans chaque composition.
Du rap metal de leurs débuts, la dimension metal devient encore plus assumée et dominante. On touche clairement du doigt le death metal sur l'excellent "Walk with me" avec Randy Blythe de Lamb of God venu grogner sur un des titres les plus réussis et agressifs de l'album, on a même droit à des blast-beats !
Un guest justement parlons-en, les disques de Body Count ne sont pas des plus avares en termes de featuring, et ce coup-ci on a quand même MegaDave Mustaine venu taper un superbe solo sur "Civil War" (et introduire dans un cours monologue la chanson) et Max Cavalera (sur le plus conventionnel "All is Lost").
Rap metal oblige, les textes traitent de sujet chers à Ice-T: la violence des quartiers, les bavures policières. Cliché ? Peut-être, mais comme il le souligne lui-même, il n'a eu cesse de répéter ses propos puisque rien n'a changé en plusieurs décennies.
Les titres relativement lents mais non moins percutants que ce soit par leur thème mélodique ("God please Believe Me") ou l'agressivité du flow ("Black Hoodie", "This is why we Ride", "Here I Go Again") sont toujours de la partie.
Après l'hilarante reprise de Suicidal Tendancies sur le précédent opus, cette fois un double hommage/double high-kick avec "Raining Blood" et la fin de "Postmortem" qui réussissent l'exploit d'être aussi violentes que les deux chansons de Slayer, de l'aveu d'Ice-T himself, un de ses groupes préférés.
Tiens au vu de son speech au début de la cover expliquant ses principales influences metal, on parie sur une reprise de Black Sabbath sur leur prochain album ? (j'imagine bien un "Sabbath Bloody Sabbath" ou un "Iron Man").