Le nouvel album de Lissie arrive avec le printemps, et il dénote avec le reste de la cordée.

Depuis le début de sa carrière, on s'attend à ce qu'elle lâche les chevaux (les cheveux, c'est déjà fait). J'ai toujours aimé ce qu'elle a fait, tantôt en lorgnant côté pop, tantôt côté folk mâtiné de ce qu'il faut de country.
Un brin d'humilité nous offrait des chansons touchantes et nous donnait envie de suivre cette artiste... en attendant toujours mieux.

Dès les premiers titres on sent que quelque chose est arrivé à maturation. La prod' est léchée, la voix est omniprésente, les compositions sont plus accessibles à la première écoute et plus lentes que d'habitude.
La gratte ne sonne plus comme avant (l'ouverture se fait d'ailleurs au piano et la guitare sort du bois essentiellement lors des solos), l'énervement se pose pour donner un véritable emballage qu'on n'avait pas reçu lors de ses précédents cadeaux (déjà de belles surprises à écouter au coin du feu).

La puissance vocale et la tenue de note sont impeccables et c'est ce qu'on a toujours rêvé d'entendre d'elle, rien que pour savoir si elle pouvait arriver jusque là.
Les graves chaleureuses se fondent avec plus d'aplomb que je n'avais pu l'imaginer. Les envolées plus aériennes restent spectaculaires, une évidence quand on a un timbre pareil.
Quelques titres sont plutôt catchy, mais la mélancolie rôde
(Le titre "Feels good" semble échappé d'un film des 90' qui aurait fait un carton s'il avait été tourné.
L'épisode Twin Peaks semble déjà loin...)

Pas évident de savoir s'il y a (ou s'il y aura) un tube dans cet album mais une nouvelle dimension a été décapsulée.