L'album démarre sur les chapeaux de roues avec la bombe post-hardcore stoner Twin Victory, un improbable mais terriblement efficace mélange des Queens of the Stone Age et d'At The-Drive-In. Puis vient l'excellent Numbers aux accords ciselés et à la progression envoûtante. On se dit à ce stade qu'on a dans les oreilles la fine fleur du post-hardcore actuel. Las, le troisième morceau ressemble à du... Placebo. Tout comme le reste de l'album. Pas foncièrement mauvais, mais franchement décevant maintenant qu'ils nous ont fait entendre de quoi ils sont capables. Le groupe s'enfonce dans un classicisme refusant toute originalité (à part peut-être le son des guitares, plutôt réussi dans le genre granuleux et râpeux), et les morceaux s'enchaînent avec ennui. Les deux derniers morceaux sont plutôt pas mal, même si on est loin, bien loin de la richesse des premières minutes. Alors, quoi ? L'album a-t-il été bâclé ? Le groupe (pourtant composé de membres prestigieux) a-t-il perdu son inspiration après deux morceaux ? Un album qui retombe pitoyablement après seulement deux chansons comme un soufflé sorti trop vite du four. Dommage.