On pourrait se poser la question si, avec Dim Days of Dolor, Sirenia a voulu écrire l'épitaphe de cette année 2016 qui s'achève. Bon, en même temps, je suppose que les personnes qui ont vécu 1942 doivent quelque peu ricaner.
Groupe norvégien de metal symphonique, Sirenia appartient à cette galaxie de groupes à soprano – en l'occurrence, la chanteuse française Emmanuelle Zoldan, qui faisait déjà partie du chœur du groupe. On ne peut pas vraiment dire qu'ils renouvellent le genre, mais c'est de bonne facture.
Dim Days of Dolor compte douze pistes et dure un peu plus d'une heure; les matheux parmi vous auront vite fait le calcul: en moyenne, cinq minutes par morceau et la réalité est très proche de cette estimation, seules deux pistes dépassent les six minutes. C'est un peu dommage, parce que le groupe est plutôt à l'aise dans les longues compositions.
Le metal symphonique est un genre qui pardonne difficilement la médiocrité et, heureusement pour Sirenia, c'est un groupe qui a de la bouteille – quinze ans d'existence. Je dis "heureusement", parce que si l'exécution est impeccable, on ne peut pas vraiment affirmer que le groupe sorte des sentiers battus. Il est plutôt collé bien sagement sur la piste centrale de l'autoroute, cruise control branché.
Ce qui ne veut pas dire que Dim Days of Dolor soit un mauvais album. Il n'y a aucun morceau qui soit mauvais et il comporte même son lot de compositions tout à fait honorables, comme "The 12th Hour" ou "Cloud Nine". Seulement, il manque de caractère; on pourrait le mettre au milieu d'une compilation de douze autres groupes du genre sans qu'il soit reconnaissable comme du Sirenia.
C'est donc un album honnête que Sirenia nous livre avec Dim Days of Dolor. Il est bon, très bon même par moments, mais je ne suis pas certain que cela suffise aujourd'hui pour se démarquer dans ce style musical. Les amateurs peuvent y jeter une oreille, mais les passionnées risquent de rester sur leur faim.
Chronique publiée sur alias.codiferes.net