Une réussite planante

Avec The Greatest Show On Earth en 2013, les norvégiens d'Airbag m'avaient laissé sur une demi-molle plutôt agréable mais teintée d'impressions à la fois de "déjà vu" (à dire avec un accent anglais) et d'une dose de "peut faire tellement mieux" (à dire avec un accent tellement français...), que j'étais impatient d'écouter leur nouvelle galette.

Et c'est une sacré réussite.

J'ai eu un peu peur sur les 4 premières minutes de Killer d'avoir à faire à une énième copie de Porcupine Tree ou d'un Gilmour post Pink Floyd tout mou, mais dès le commencement du pont à exactement 4.11, l'album prend un lyrisme à la fois instrumental et mélodique.
Pas de révolution non plus, rythmiquement nous sommes dans du space rock à papa façon PF, les riffs et solos sont des montées chromatiques, harmoniquement ils se contentent des bonnes résolutions communes, MAIS CA LE FAIT GRAVE QUAND MÊME
C'est planant, beau et doux, la production est impeccable (au casque c'est un ravissement), les choix d'instruments et sons d'ambiances sont travaillés, les échos et réverb sont présents sans noyer la musique et l'envie de le ré-écouter se fait sentir immédiatement après la fin du joli closer Returned.

J'ai néanmoins une petite critique tout de même quant à l'enchainement des chansons que j'aurais souhaité plus travaillé à la façon d'un concept album et notamment entre les chansons Disconnected et Returned c'est flagrant, mais ne boudons pas notre plaisir....

En bref, le Space Rock compte une nouvelle petite pépite qui vient sertir un sous-genre du prog-rock occupé par des pointures telles que Porcupine Tree, Riverside (même si le dernier en date n'était pas très réussi), RPWL et bien sûr Pink Floyd, mais aussi des nouvelles têtes fabuleuses que sont Cosmograff ou Demians. Une belle réussite en somme.