Si je vous parle d’un groupe de métal progressif qui s’appelle Dissona, vous vous doutez bien qu’il ne va pas être question de mélodies éthérées. Le premier album de ce groupe, originaire de la banlieue Chicago (au son très peu américain), qui a également pour titre Dissona, joue assez clairement sur les collisions musicales.
Soyons clair: Dissona, c’est du brutal et de l’imprévisible, un peu comme Unexpect ou Leprous, mais en plus sombre et en plus technique. Disons que si on n’a pas l’habitude des parages tech-prog-extrêmes, le choc culturel risque d’être brutal.
Dissona, qui date de 2012, compte la bagatelle de treize pistes, mais ce ne sont pas des morceaux très longs, entre trois et sept minutes, avec deux interludes d’une minute. Au total, environ une heure de musique très éclectique, mais qui garde tout de même une unité propre. C’est une forme d’exploit.
Cela dit, j’éprouve une certaine difficulté à chroniquer cet album: il sort réellement des sentiers battus et contient tout autant d’éléments agaçants que d’instants de pur génie – souvent au sein d’un même morceau. Une piste comme « Immersion » passe soudainement de l’atmosphérique aux growls façon death, pour revenir à du chant clair. Et elles sont un peu toutes dans ce genre.
Je suppose que, dit comme ça, ça ne doit faire envie qu’à une poignée de junkies du prog, qui sont prêts à essayer toutes les cames pourvu que ça décroche dans tous les sens. Mais Dissona arrive tout de même à tisser une ambiance particulière, tout au long de cet album, qui lui donne un charme étrange. Ce n’est clairement pas pour toutes les oreilles, mais c’est loin d’être complètement inaccessible aux non-initiés, non plus.
Le plus simple est sans doute d’aller jeter une oreille sur Bandcamp, où l’album est à l’écoute et également téléchargeable à prix libre. Je recommande particulièrement des pistes comme « Avella », « Fawn » ou « Chrysalis ». Merci à Neoprog pour la découverte!