Prenez un guitariste italien, un bassiste australien, un batteur américain et un clavier anglais, vous obtiendrez Metallic Taste of Blood, un groupe de math-rock dont le récent album, Doctoring the Dead, est tombé dans mon escarcelle au cours de mon escapade parisienne.
Le math-rock n’est pas exactement un genre facile à décrire: dans le cas présent, il s’apparente au post-rock pour son côté sombre et cinématique, souvent instrumental et au rock progressif, pour ses compositions complexes, avec une pointe de musique électronique.
Doctoring the Dead a un petit côté « musique de film expérimental », avec ses huit pistes, durant chacune entre cinq et sept minutes, pour un total flirtant avec les cinquante minutes. Ce qui est tout à fait raisonnable pour un album qui veut donner la part belle aux ambiances.
Et, question ambiances, c’est plutôt réussi. Oh, certes, Doctoring the Dead n’est pas l’album que vous allez écouter en secouant la tête frénétiquement. C’est plus un fond sonore un peu planant et un peu déjanté, juste ce qu’il faut pour ne pas être soporifique, mais pas trop non plus, pour ne pas déranger.
Cela dit, si on se décide à se plonger plus intensément dans l’album, on découvre une musique intéressante; pas d’une originalité folle, non plus, mais le mélange entre post-rock et électro produit quelques résultats surprenants, comme « Ipsissimus », « Pashupati », « Blind Voyeur » ou « Murder Burger ».
Je ne sais pas si je me serais intéressé à Metallic Taste of Blood s’il ne s’était pas trouvé sur le chemin de ma fièvre acheteuse gibertesque, mais j’avoue volontiers que ce Doctoring the Dead est plutôt plaisant. Je pense qu’il ravira ceux qui recherchent des musiques d’ambiances contemporaines et sombres.