Sixième pièce du puzzle 2016 pour Omar Rodríguez-López . La démarche qui se cache derrière El Bien y Mal Nos Une est une fois de plus assez particulière. Dès les premières écoutes, les admirateurs assidus du guitariste auront reconnu certains morceaux. En effet, ce nouvel album est une sorte de version augmentée de Un Escorpion Perfumando, sorti en 2010. Omar reprend ses propres morceaux, tout en continuant de créer de nouvelles pièces. Une idée intéressante, qui permet de constater l’évolution de la musique de notre tignasse préférée. Une évolution désormais totalement installée et assumée depuis cette nouvelle série d’albums.
Basse-mania
Comme son frère jumeau, El Bien y Mal Nos Une met en avant des basses aux douces allures dub. Cette fois-ci, l’ambiance est beaucoup moins enfumée et gagne en agressivité. Une nervosité due à l’utilisation de basses synthétiques et tranchantes. De quoi donner un petit coup de punch aux morceaux. Entendons nous bien, ce nouvel opus n’est pas une œuvre extrêmement énervée. Elle est juste un poil plus stridente que les morceaux originaux disponibles sur Un Escorpion Perfumando. Petit point noir pour « Humor Sufí » qui reprend le très bon « Estrangular El Extranjero », mais en moins bien… En revanche, « Yo Soy la Destrucción » sublime un peu plus le déjà très honorable « Mensaje Imputente ».
New Game Plus
Cette version revisitée de Un Escorpion Perfumando possède tout de même son lot de nouveautés. Ne serait-ce que le morceau d’ouverture « Violencia Cotidiana », qui annonce directement la couleur. Les ambiances latinos sont bien perceptibles, enveloppées par un vent de folie jubilatoire. Une décadence que l’on retrouve dans l’excellent « Perdido » et sa mélodie de carrousel semi-flippante. Omar grattouille également comme un fou à lier sur « Planetas Sin Sol », un plaisir impossible de bouder tant les déferlantes de solo commencent à nous manquer.
El Bien y Mal Nos Une est un album vraiment très intéressant pour les fans de Omar Rodríguez-López . Pour les autres, il est plus difficile de comprendre la démarche du projet (à moins d’avoir lu cet article (clin d’œil appuyé)). La pop est mise de côté et Rodríguez-López renoue avec les bizarreries qui lui sont chères. L’album souffre évidemment de sortir au milieu de cette longue série d’albums. Un manque de visibilité qui entérine un peu plus cette album dans une niche. Une niche qui ne lui va pas si mal. Histoire de rendre à césar ce qui est à césar, cet album mérite un beau 4/5 Omar avec des grosses lunettes !