Endless Now
7.2
Endless Now

Album de Male Bonding (2011)

Un an et demi seulement après un premier album enthousiasmant, les pionniers du renouveau lo-fi à l'anglaise, Male Bonding, reviennent. En décidant de lâcher avec détermination ce son crasseux qui l'a fait connaître, le trio de Dalston prend quelques risques. Le succès, certes, essentiellement critique malgré leur signature prestigieuse, devait autant à un talent évident de composition qu'à une production urgente, ébouriffée et spontanée.

En engageant John Agnello comme producteur, Male Bonding marchent sur les traces de leurs idoles Dinosaur Jr avec lesquels il a fréquemment collaboré. Le groupe continue donc à creuser le sillon entamé par Nothing Hurts, se délectant d'un pop-punk d'influences 90s aux guitares noisy. Si la production n'est clairement pas lo-fi, elle ne dénature en rien l'âme du groupe. Male Bonding a pris du corps, de la puissance et du muscle mais, bien heureusement, pas de graisse, un peu à la manière du King Of The Beach du cousin effronté Wavves.

A la différence de celui-ci qui a sublimé ses pop songs adolescentes avec insolence, Male Bonding se sont peut-être assagis. Car à l'exception de Bones et ses six minutes vingt-cinq secondes, les anglais se permettent moins d'originalité que sur leur premier album, développant à foison un schéma de chanson calibré : trois ou quatre power chords rageurs, un refrain accrocheur et une section rythmique binaire véloce, une recette largement éprouvée depuis les Who ou les Buzzcocks.
Pas novateur, moins qu'il pût l'être, le groupe n'en demeure pas moins résolument efficace et, à l'instar de Nothing Hurts, cet album contient son lot de tubes en puissance : Tame The Sun, What's That Scene ?, Can't Dream, impossible de ne pas taper du pied, secoueur la tête et avoir une formidable envie de bousculer de l'apprenti hipster dans la fosse étouffante de la Flèche d'Or.

Endless Now est gonflé mais pas obèse. Male Bonding perdent en spontanéité ce qu'ils gagnent en puissance mais se jettent à corps perdus dans un grand défouloir pop-punk exalté, brûlant la vie par les deux bouts. Ils ne ré-inventeront pas la poudre aujourd'hui mais peuvent être fiers de l'utiliser avec ardeur et talent.
Hybu
7
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le 26 févr. 2012

Critique lue 71 fois

Hybu

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