George Braith – Extension (1967)
A la faveur d’un repress récent je me suis procuré ce « Blue Note » plutôt confidentiel, s’il est possible d’employer ce qualificatif à propos d’un album appartenant à ce label. Ce musicien a tout de même enregistré sept albums, dont trois avec la prestigieuse « Note Bleue ». Celui-ci est réputé comme étant son meilleur, mais je ne l’ai pas, jusqu’à ce jour, écouté moi-même.
Ce qui m’a vraiment poussé à engager l’achat c’est le guitariste Grant Green pour qui j’ai un faible, ici les amateurs ne seront pas déçus, il se montre un sideman inspiré et doué, comme on l’aime, nous embarquant à chacune de ses interventions.
C’est donc la première fois, dans mon souvenir, que j’écoutais George Braith, c’est un saxophoniste que l’on qualifie de « soul », même s’il n’hésite pas à s’ancrer dans le bop, il joue de trois saxophones différents, le ténor, l’alto et le soprano, ce qui peut surprendre c’est qu’il se prend pour Roland Kirk et n’hésite pas à jouer de plusieurs saxs en même temps, comme sur « Nut City » le morceau d’ouverture, ou « Extension » le morceau titre, ou encore la reprise de Cole Porter « Ev’ry Time We Say Goodbye ».
Cette prouesse lui a sans doute valu de nombreux succès sur scène où ce genre d’acrobatie technique soulève bien souvent les acclamations. Pour autant il n’est tout de même pas au niveau de Roland Kirk, indépassable dans ce domaine, particulièrement pour les techniques de respiration. Mais quittons l’anecdote.
L’autre point fort à mes oreilles c’est la présence de Billy Gardner à l’orgue, c’est à la demande de George Braith qu’il a quitté le piano pour s’y consacrer depuis plusieurs albums. Son apport est important et les échanges sax/guitare/orgue apportent une couleur très agréable, d’autant que George écrit de belles compos très adaptées au quartet, particulièrement sur les titres lents, comme « Ethlyn’s Love » ou « Sweetville ». C’est Clarence Johnston le batteur, la présence de l’orgue rend caduque le rôle d’un bassiste ici.
Bien entendu pas de révolution sur ces plages, mais un travail bien fait, très sympa, dans une certaine continuité autour du « classicisme » Blue Note, les amateurs du label peuvent faire confiance à ce genre d’albums : Beaucoup de seconds couteaux sont en fait absolument excellents, capables de se hisser au niveau des meilleurs productions du label sans jamais décevoir, en voici un nouvel exemple.