Jac Berrocal + David Fenech + Vincent Epplay – Exterior Lux (2020)
Un album de l’année dernière, celle-ci n’en finit pas de révéler ses trésors. Jac Berrocal, trompettiste, chanteur, acteur et performeur a d’abord été une figure de l’underground français, un personnage un peu dandy, un peu culte qui se balade de projets en projets, souvent décalé et souvent génial aussi.
Le temps passe et sa rencontre avec David Fenech marque une étape musicale importante. Sans être pourvoyeuse d’une énorme quantité d’albums elle est cependant remarquable par la qualité des enregistrements, le premier d’entre eux « Supergroupe » date de 2011 avec Ghédalia Tazartès en troisième compère. Puis, en 2015, sort « Antigravity » avec également Vincent Epplay qui complète le trio, puis « Ice Exposure » sort en 2019 et voici enfin « Exterior Lux » sorti donc en 2020 en Cd et le mois dernier en vinyle, avec, toujours ce même trio.
Sur cet album David Fenech joue toutes sortes de guitares, basses, électriques ou électroniques, et même préparées, il chante un peu et joue des percussions, il manipule l’électro également. Comme ses compères c’est un maître improvisateur, on pourrait ajouter forcément, car cela va de soi. D’ailleurs toutes les compos sont signées du trio.
Le dernier venu n’est pas le premier venu, c’est Vincent Epplay, il aime les synthés, l’électro, le sampling et jouer des « effets », aller enregistrer des sons dans la nature et les utiliser. Il y a également des invités sur la seconde face qui viennent le temps d’un morceau, Sayoko Papillon ou Guy Harries qui flûte.
Cet album est parfaitement dans la lignée des précédents, ce qui est très bon signe, onze pièces qui s’accrochent comme des chansons ou plutôt comme des ambiances qui se succèdent, ou des climats qui s’articulent les uns aux autres. Parfois c’est rythmé, d’autres fois ça plane, toujours en quête de nouveaux univers, c’est souvent très répétitif, hypnotique, des motifs qui reviennent et créent un rythme, une respiration, des chants, solos où mélodies se greffent, puis s’en vont…
Et puis il y a « Fuis Le Feu » qui figure une sorte de western apocalyptique et crépusculaire et, à la toute fin de l’album « Je me suis endormi », sur un texte de Jean Vasca, qui termine l’album et nous offre une ballade glauque qui parle de mort et de pendu, très dans l’esprit « covid » qui nous hante aussi…