Un retour en demi-teinte pour Irma
Près de trois ans après le succès autant surprenant que mérité de Letter Of The Lord, la charmante chanteuse cachée derrière le tube I Know revient d’un long séjour new-yorkais pour nous présenter cette année son deuxième projet.
Il n’est jamais bien évident de faire suite à une première réussite qualitative et commerciale, le risque étant souvent de trop se répéter musicalement. Irma en est peut-être la preuve la plus probante avec Faces.
Ce second opus de la miss regorge de pistes majoritairement folks, mâtinées parfois de percussions ou même d’arrangements rocks. Tout dans le menu avait de quoi séduire, donc.
Le problème est, qu’à la différence du premier album, les onze pistes qui composent le disque s’écoutent sans déplaisir mais ne parviennent pas à en faire une pièce mémorable ou ambitieuse. L’album se constitue en effet d’une myriade de chansonnettes (plus que de chansons) aux mélodies sympathiques, mais peut-être trop linéaires pour réellement marquer l’auditeur, et là ou Letter To The Lord alternait avec puissance, émotion et légereté, Faces semble faire la part belle aux guitares-voix souvent un peu simplistes (Train, Where Do You Go, What Are You Trying To Do?), voire carrément ternes (It Ain’t Easy) ; des titres qui malgré leur charme mignon nous font hélas vite tourner en rond.
On sait tout de même déguster le fédérateur single Save Me, aux arômes pop-swings à la fois entraînants et vivifiants, le primesautier Love Me, ou encore le lumineux Unconditional, qui sait refermer l’opus avec brillance. Mais on ne peut nier que les écoutes successives du disque ne font que nous laisser sur notre faim.
Il est vraiment à regretter qu’un tel talent vocal n’ait pas réussi à donner plus de consistance à des morceaux dont la sincérité n’est pourtant pas à démentir. A nous peut-être de prendre cette faute de parcours avec philosophie, car comme le dit la principale intéressée elle-même, Everything Comes And Goes. Espérons donc que Faces reste une parenthèse discographique certes décevante, mais qui n’aura pas duré trop longtemps.