La partition qu’offre Henry Mancini à Fear (1990) mêle merveilleusement bien la tension, le lyrisme (« Casey’s Theme »), le jazz (« Low Life » par exemple) et la musique foraine (les quatre sources de carnaval) de sorte à générer une texture cauchemardesque d’une grande richesse. L’utilisation d’un piano désaccordé et de lourds synthétiseurs diffuse un malaise ambiant qui, de lancinant, s’accélère brutalement : avec la piste 8 intitulée « Contact » – morceau de bravoure de la partition –, Mancini compose un crescendo superbe, vaste montée dans la terreur aux motifs obsessionnels subtilement déclinés. Rarement la confusion aura été aussi savoureuse que dans Fear, bande originale intrigante et injustement méconnue de Mancini.