Fits
7.4
Fits

Album de White Denim (2009)

White Denim dans le rock indé c'est un peu comme un feu d'artifice dans vos oreilles. Si la comparaison peut paraître facile, leur musique fait bien l'effet d'une explosion folle et imprévisible - les instruments se superposant dans leur jeu complexe pour créer un ensemble fluide et cohérent.
Pour autant ce n'est pas un truc trop coloré et pop à outrance comme peut l'être un Of Montreal, c'est bien plus subtil et raffiné que ça. Il faut même admettre que les White Denim sont quelque part des gros branleurs de techniciens qui se touchent un peu en composant leur musique barrée, mais ils mettent parallèlement tant de bonne volonté à créer une musique lumineuse et enjouée que le cocktail est explosif.


Ce groupe texan pioche avec audace dans les 70's et dans le rock progressif, le rock psyché, le jazz, la fusion : Yes, King Crimson, Captain Beefheart, ou encore Mahavishnu Orchestra... Hop on passe tout ça à la moulinette, afin de créer une musique éclatante qui semble toujours adopter un ton positif, et nous tire vers le haut (comme peut le faire un Mars Volta au sommet de sa forme, mais plus varié encore dans les influences).
Bien sûr on y flatte l'amateur de contre-temps et de structures complexes, mais on ne saurait résumer l'album Fits à une masturbation technique quand transparait un idéal pop-esque comme celui de White Denim : "I'd Have It Just the Way We Were" en est un brillant exemple, tout comme "Regina Holding Hands" où la mélodie s'emporte comme dans une comédie musicale - on pense un instant à Flight of the Conchords, pour vous donner une idée.
L'alternance de ton dans la voix (tantôt suave et grave ou douce et apaisante) ou dans la guitare (folk, claire ou carrément rock'n'roll, comme sur "Everybody Somebody") contribue à créer cet univers riche et constamment en mouvement.


J'ai toujours l'impression singulière qu'on s'envole à l'écoute de White Denim (sans psychédélisme forcé), tant le groupe ne semble jamais se reposer sur la facilité. Dans Fits, ils rebondissent à chaque nouvelle mesure, surprenant l'auditeur à chaque minute par un groove inégalable.
Bien sûr ils en font des caisses, mais c'est précisément toute cette fougue et cette générosité qui font l'intérêt de leur patchwork musical.

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9
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le 14 mai 2012

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