Entre néo-prog et power-metal mélodique

Le premier et éponyme album de For All We Know, projet solo du guitariste de Within Temptation Ruud Julie, est à classer dans la catégorie des jolies surprises de l’année. À vrai dire, si je ne l’avais pas reçu via mon « service de presse de seconde main » (coucou Denis!), je serais sans doute passé à côté. C’eût été dommage.


For All We Know propose un métal progressif léger ou un rock progressif lourd, c’est selon; on est assez loin du métal symphonique de Within Temptation et beaucoup plus proche de beaucoup de choses somme toute assez diverses, du métal pur au rock FM, en passant par différentes form de prog – néo ou métal. Par exemple, l’intro « Blind Me » et « Busy Being Somebody Else » rappellent une version modernisée d’Asia avec des pointes de métal progressif et des vocaux plus agressifs.


On note dans la liste des musiciens du groupe – réguliers ou invités – la présence des frères Gildenlöw, ce qui explique que l’album a (très) souvent de faux airs de Pain of Salvation. L’influence est surtout présente dans « When Angels Refuse to Fly », « Embrace/Erase/Replace/Embrace » ou le très court « Keep Breathing », qui aurait pu sortir d’une session de Be, mais on la retrouve de façon plus ou moins subtile un peu partout.


Alors certes, je me trouve du coup en droit de râler (oui, je sais: c’est un droit qui vient avec mon canton de résidence) sur le thème du manque d’originalité. Cela dit, on ne peut pas dire qu’on soit noyé sous les imitateurs de Pain of Salvation. De plus, dans le cas de For All We Know, on est plus dans le domaine de la (grosse) inspiration que du plagiat pur et simple – ce d’autant plus que ça signifierait que Daniel Gildenlöw se plagierait lui-même, ce qui me paraît légalement compliqué.


À part l’excellent « Down On My Knees » et ses neuf minutes, qui alterne un néo-progressif enlevé et un aspect nettement plus métal, les morceaux de l’album sont plutôt dans une honorable moyenne de 4-5 minutes. Là encore, mon prog-râleur intérieur regrette un léger manque d’audace et aurait apprécié un ou deux morceaux plus épiques, mais mon prog-râleur intérieur n’est, comme son nom l’indique, jamais content!


À moins que vous soyiez vous aussi un prog-râleur de la pire espèce (présent!), ce For All We Know a clairement sa place dans la liste des bonnes nouvelles de l’année 2011 – et même si c’est le cas, ça reste un très bon album. Râlez moins, proggez plus!

SGallay
8
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le 13 mai 2015

Critique lue 38 fois

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