Refused are fucking dead !

Originalité dans le titre.

Bon bah je vivais sûrement dans une grotte mais jusqu'à la semaine d'avant sa sortie, j'ignorais absolument que Refused revenait avec un nouvel album. Grosse surprise donc et, joie, il est en écoute sur youtube.

Le souci avec les albums "come back", et c'est encore plus vrai avec un groupe culte comme Refused, c'est qu'ils viennent remettre en perspective une oeuvre complète que le fan avait réussi à appréhender "définitivement". "The shape of punk to come" était à la fois monumental et définitif, il se voulait les deux et chaque année qui s'écoulait depuis sa sortie ne faisait que renforcer ce statut. C'est culotté de la part des suédois de venir sciemment remettre en cause leur propre histoire, et pour faire quoi ? Un The shape of punk to come bis ?

Le choix a été fait de refuser cette voie là et même si j'aurais adoré prolonger le plaisir, je trouve que c'était la meilleure approche. Plus rock, moins jazz bourrin, Freedom est richement produit mais envoie du pâté. Personnellement, j'ai adoré dès le début de Françafrique, première chanson écoutée. Déjà car la voix de Lyxzen, intacte, fonctionne toujours autant. Pour la surprise d'entendre ce riff rock'n'roll en intro, pan !
Pour Servants of Death aussi, un funk bien lourd qui dégénère trash, excellent ! A 46 secondes on est presque dans le dernier Daft Punk et pim. Géant.

Tout l'album est réjouissant et quand à savoir s'il deviendra aussi culte que le précédent, on verra bien. Y'a bien quelques riffs un peu réchauffés ici et là (notamment dans 366 dont le riff d'intro me fait penser au riff de The shape of punk to come. Et malgré ça 366 est un superbe morceau, un de mes préférés, qui évolue bien et termine complètement apocalyptique. Y'a aussi "Destroy the man" qui rappelle par moments le final de Worms of the senses).

J'aurais aussi aimé au moins un délire jazz bourrin comme The Deadly Rythmn et un Tannhauser, mais là, c'est ma nostalgie qui parle. J'ai aussi noté par endroits comme une volonté un peu factice de rajouter des trucs (je pense surtout au final de "Old Friends / New war" qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, comme s'il était écrit sur le cahier des charges qu'il fallait le complexifier un peu pour que ça soit du true refused) mais rien de bien méchant. Y'a des choses que j'ai pas aimées dans The shape of punk to come également.

Un bien chouette album en tout cas, dont j'ai aimé toutes les pistes sauf Useless Europeans mais je lui laisse encore une chance. Freedom mérite mieux que le 6,3 qu'on lui accorde ici, à mon humble avis. Malgré ses défauts et même s'il n'est pas aussi enthousiasmant, peut-être, que l'opus précédent. N'empêche que j'ai du mal à détacher un morceau en particulier tant y'en a plein que j'adore, c'est plutôt bon signe.