Ethnic Heritage Ensemble – Freedom Jazz Dance (1999)
Bien longtemps qu’on n’a pas parlé de l’Ethnic Heritage Ensemble de Kahil El’zabar bien que cet album stationnât dans la pile des albums à écouter depuis plus de deux ans, il y a une raison à cela, je le réécoute souvent, avec une sorte de régularité métronomique et je ne me résous pas à aller le classer dans sa case, alors je vais vous en parler avant qu’il ne laisse une petite place, quelques centimètre cubes bienvenus…
Kahil est un maître des percussions à la base, batteur et joueur de piano à pouces, mais aussi organisateur de cette troupe d’excellents musiciens et auteurs de splendides albums, une discographie extraordinaire qui devrait épater tous les amateurs de jazz.
Le frère de Lester, le tromboniste Joseph Bowie est de la partie, il joue un peu de percus aussi, et le troisième homme Ernest « Khabeer » Dawkins, saxophoniste ténor et alto est également un joueur de percus entre les solos. Il y a aussi, comme c’est souvent le cas dans les formations que dirige Kahil, un invité de passage, c’est souvent lui qui apporte ce petit plus magique, ce liant qui fait que le niveau musical est constant, et la barre élevée, ici c’est le guitariste acoustique ou électrique Fareed Haque, dont je vous avais présenté l’album « Trance Hypothesis » il y a quelques temps…
L’album dépasse l’heure, assez largement, tout y est à sa place et rien n’est de trop, ça groove gentiment avec une science impeccable, au millième de seconde près, c’est très cool, sauf à être allergique au trombone, à son magnifique son cuivré, à la vélocité qu’il déploie ici avec un naturel assuré, au pire vous serez conquis et réviserez vos « à priori ».
Au départ est le rythme, l’Afrique et ses sons, c’est une constante de la musique de Kahil, un tapis de percus auquel chaque musicien se joint quand il le peut, le maître des tambours donne les directions et montre la voie, plaçant chacun dans une position favorable, confortable, un écrin soyeux où il vibre, à l’aise, le sax, le trombone ou la guitare, chacun s’y plaît et s’y sent bien, il se crée comme une harmonie subtile des tempéraments, de la tempérance, de cette douceur solidaire qui unit et réconforte, chacun s’y plait et s’y sent bien : l’auditeur aussi…
Alors on adore « katon », « Mama's House », « So low But Not Alone », « This Little Light of Mine » un traditionnel chanté, et « Burundi »… pour n’en citer que quelques-uns car la route est assez longue, l’heure est maintenant venue de ranger l’album dans la case « E », mais j’ai pris mes précautions, quelques autres sont en attente d’écoute, arrivés récemment, de quoi tenir, gentiment…