Tiens, pour changer, un album difficile à chroniquer… Dans le cas présent, Gnosis, du groupe britannique Monuments, la difficulté vient du fait que c’est du djent, un genre de métal progressif ultra-technique et limite hystérique dont je ne raffole en général pas (il y a des exceptions, comme Februus, de Uneven Structure).
En général, le djent se caractérise par des riffs de guitare et de basse qui donnent l’impression que les musiciens tabassent leur instrument à la barre à mine et un chanteur qui hurle. Dans le cas de Monuments, on ajoute à cette recette des chants clairs et des claviers qui survolent un peu tout ça, comme un drone de surveillance survolerait une émeute urbaine (je trouve d’ailleurs l’ambiance musicale qui se dégage de cet album très cyberpunk).
Du coup, Gnosis est une sorte d’exercice extrême en matière de clair-obscur: une musique très brutale comme surlignée par des mélodies aériennes. Matt Rose, le chanteur, est très impressionnant dans ses changements de registre; dans l’ensemble, les musiciens sont tous très impressionants: il y a de la technique, derrière ce groupe.
Le souci pour moi est double: d’une part, comme je n’aime pas trop le djent, j’ai du mal avec la musique de Monuments. OK, ça tabasse bien, mais j’aime mon chaos un peu moins bruitiste, merci! D’autre part, l’ensemble de l’album ne propose pas beaucoup de variations.
Reste que, dans cet ensemble pour le moins chaotique, il y a des morceaux qui valent vraiment le déplacement, comme « Blue Sky Thinking » ou « Regenerate », ainsi que les deux reprises instrumentales « Doxa » et « Denial » qui clôturent l’album.
Je recommanderais donc Gnosis plus aux amateurs de djent un tantinet mélodique qu’aux fans de métal progressif plus classique, ou alors comme ambiance pour des contextes de science-fiction dystopique et brutale.